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Obono : "Hulot ? La position du gouvernement dépend un peu de la tête du client"

Par Benjamin Jeanjean

Députée (France Insoumise) de Paris, Danièle Obono était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. Affaire Hulot et police de sécurité du quotidien étaient notamment au programme.

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"C’est un sujet assez sensible et on a aujourd’hui un gouvernement qui se retrouve dans une situation un peu contradictoire". Invitée à réagir sur l’affaire Hulot, mis en cause pour viol dans une plainte classée sans suite en 2008 (pour des faits remontant à 1997), la députée (France Insoumise) de Paris Danièle Obono a pointé l’attitude à géométrie variable du gouvernement, qui a rapidement soutenu le ministre de la Transition écologique. "On a eu il y a quelques semaines l’affaire Darmanin, avec un gouvernement qui a tout de suite exprimé toute sa confiance alors qu’une procédure judiciaire est en cours. Cela pose question sur les liens entre l’exécutif et le judiciaire. Ensuite, on constate que le positionnement dépend un peu de la tête du client, puisque des ministres non-mis en examen ont dû démissionner il y a quelques mois, et aujourd’hui on nous explique qu’il faut attendre la mise en examen...", remarque-t-elle sur Sud Radio, faisant notamment référence aux départs précoces des ministres François Bayrou et Marielle de Sarnez il y a quelques mois.

"Je suis d’avis que le gouvernement soit cohérent dans sa stratégie ou qu’il assume d’avoir des stratégies à géométrie variable. Il y a eu dans le passé des ministres qui ont démissionné sans être forcément mis en cause de manière judiciaire. Il y a donc un décalage dans la parole du gouvernement, très ferme sur certains sujets et beaucoup moins sur d’autres. C’est cette incohérence-là qui m’interroge", insiste-t-elle.

"La PSQ ? Sans augmenter les moyens je ne vois pas comment améliorer les choses"

La députée de Paris s’est également exprimée sur la police de sécurité du quotidien, appelée à être testée dans une trentaine de quartiers. "Cela fait un certain nombre d’années que plusieurs acteurs dénoncent la fameuse politique du chiffre. Dans les débats au Parlement ces derniers mois, on nous expliquait que ça n’existait pas ! C’est donc déjà un premier pas de le reconnaître ! Si on nous annonce que la politique du chiffre sera terminée dorénavant, c’est bien qu’il y en avait une… On reconnaît donc qu’un discours politique excessif a rendu le travail des policiers plus difficile, sans pour autant avoir de résultats", note-t-elle avant de se montrer sceptique quant à l’efficacité du dispositif sans moyens supplémentaires. "Pour le moment, on ne propose pas plus de moyens humains mais on déplace du personnel administratif pour le mettre sur le terrain. Pour nous, c’est insuffisant. On veut plus de moyens humains, car les policiers portent l’importante responsabilité d’assurer la sécurité et la sûreté de la population. Du point de vue des policiers, c’est une charge de travail extrêmement dure, et du point de vue d’une certaine partie de la population, il y a un manque de confiance envers la police. Pour le moment, à moyens constants je ne vois pas comment améliorer les choses", assure-t-elle.

Enfin, l’oratrice de la France Insoumise n’a pas souhaité prendre clairement position sur les débats interne de stratégie politique dans son mouvement, alors que la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a récemment appelé la France Insoumise à chercher davantage d’alliances politiques avec d’autres composantes de la gauche. "Notre stratégie n’est pas de retomber dans la tambouille interne des alliances. Aujourd’hui, il faut discuter des mobilisations sociales, comment faire en sorte qu’un mouvement social se crée, notamment sur l’école et l’université en ce moment. (…) Nous n’avons pas la prétention de lever à nous seul un mouvement social, mais nous avons annoncé qu’on participerait et qu’on soutiendrait tous ces mouvements. Ce n’est pas l’alpha et l’oméga de la politique, mais c’est une composante importante de notre stratégie : être à la fois dans l’institution pour contrer les mauvais coups et proposer des alternatives, et que ce soit porté par un mouvement social", explique-t-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Danièle Obono dans le Grand Matin Sud Radio

 

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