Oui au 80km/h, mais pas de manière uniforme sur tout le territoire. Tel est le message lancé par les députés UDI centristes qui ont déposé un recours devant le Conseil d’État pour contester le décret d’application de cette mesure qui n’en finit plus de faire parler. Une analyse que ne partage "pas du tout" Matthieu Orphelin, député (LREM) du Maine-et-Loire et invité du 18h Sud Radio ce mercredi. "Il est temps d’agir. On ne peut plus se satisfaire de plus de 3500 morts par an sur les routes. Je trouve que les élus locaux et nationaux qui essayent d’empêcher la mesure de se mettre en œuvre font preuve, selon moi, d’un certain cynisme. Ils acceptent le statu quo, et nous ne nous inscrivons pas du tout dans cette logique-là. Nous, nous disons que nous abaissons la limite de 90 à 80km/h pour sauver des vies. On espère que ça permettra de sauver 300 à 400 vies par an, ce sont des chiffres très importants. On a donné des conditions de mise en œuvre, on a dit qu’on évaluera la mesure dans deux ans. Si jamais les chiffres montrent qu’elle n’est pas efficace, on reviendra sur d’autres dispositions", assure-t-il.
"Sur un trajet de 20km, c’est une perte de temps d’1min30"
Selon le député, cette mesure doit absolument être appliquée, même si elle est très critiquée. "En termes de sécurité routière, toutes les grandes avancées ont été impopulaires au moment où elles ont été mises en œuvre. Pourtant, aujourd’hui on ne reviendrait sur aucune d’entre elles : le port de la ceinture, le casque en moto, le 110km/h sur les voies rapides, la baisse du taux d’alcool autorisé… C’est un changement important, il faut accompagner, sensibiliser, et peut-être aussi dépassionner le débat sur les temps de trajet. Pour un trajet de 20km par exemple, passer de 90 à 80km/h augmente le temps de trajet d'1min30 ! C’est une mesure importante, difficile, mais nécessaire pour sauver des vies", martèle-t-il.
Et alors que certains pointent du doigt le coût de remplacement des panneaux de signalisation (entre 6 et 12 millions d’euros), Matthieu Orphelin ne le voit pas de la même façon. "Le gouvernement prévoit des budgets importants pour les années à venir dans la réfection et l’entretien des routes. Quelques millions pour changer les panneaux, c’est tout à fait raisonnable. C’est donc une mesure au coût très limité qui aura un impact très positif – on l’espère – sur la baisse du nombre de morts. Deuxièmement, le gouvernement a pris l’engagement que l’ensemble des rentrées fiscales supplémentaires iront aux victimes d’accidents de la route...", souligne-t-il.
Réécoutez en podcast toute l’interview de Matthieu Orphelin dans le 18h Sud Radio