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Marine le Pen et le voile

Au Liban, la dirigeante du Front national a refusé de porter le voile pour rencontrer le Grand Mufti de Beyrouth. L'événement s'est déroulé après son entretien avec Saad Hariri, le Premier ministre libanais, qui, d'après certains bruits de couloirs, ne s'est pas exactement passé comme le raconte la version officielle.

 

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Selon des sources proches du Premier ministre libanais, l'homme d'état attendait de pied ferme la présidente du Front national. Au cours de la conversation, il lui aurait reproché ses discours sur les musulmans de France : « vous avez six millions de musulmans en France, vous devez les respecter. Or, par vos propos, vous les stigmatisez et les renvoyez dans les bras de l'extrémisme. » Toujours selon ces mêmes sources, ces reproches virulents étaient destinés à signifier à Marine le Pen qu'elle était reçue sans être la bienvenue. De son côté Marine le Pen a abordé la question de la guerre en Syrie et a évoqué le rôle de Bachar el-Assad. « Il est utile et doit être associé à une solution politique », a-t-elle dit. « Pas du tout », a rétorqué Saad Hariri, « Bachar el-Assad réprime son peuple, il doit partir. » Une réaction d'autant plus forte qu'elle a eu lieu quelques jours après la mort de son père, Rafik Hariri, un 14 février, assassiné par un commando guidé par Damas. Autant dire que Saad Hariri est assez peu disposé à favoriser Baschar el-Assad. Bref, apparemment cette rencontre s'est déroulée avec froideur et courtoisie. Derrière il y a eu un communiqué cinglant pour répéter qu'il ne faut pas confondre Islam et terrorisme. Monsieur Gilbert Collard, à qui j'ai demandé comment s'était passé l’entrevue, a déclaré que tout cela était faux, que l'entretien s'était déroulé avec courtoisie et amabilité.

Après, Marine le Pen, qui a du métier comme on dit, a compris le parti qu'elle pouvait tirer de cet incident. Elle montre son refus de se soumettre au port du voile au nom de la laïcité. Mais, selon moi, la ficelle est un peu grosse… Il y a tout de même une différence entre soumission et respect des coutumes des pays d'accueil. Un principe régulièrement utilisé par Marine le Pen lorsqu'elle parle des étrangers en France. Et si elle refuse de se couvrir la tête au nom de la laïcité, le pape est prévenu, elle ne portera pas de mantille, cette longue écharpe de soie ou de dentelle, dont les femmes se couvrent en général lorsqu'elles rencontrent le Saint-Père.

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