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Macron remonte dans les sondages : état de grâce ou coup de com' ?

Emmanuel Macron et Édouard Philippe connaissent un regain de popularité dans les sondages. Peut-on parler d'un nouvel état de grâce ?

Le cote de popularité du couple de l'exécutif remonte. On parle même de deuxième état de grâce. Est-ce à dire pour autant que tous les thèmes d'Emmanuel Macron - tout ce qu'il a mis en œuvre depuis qu'il est au pouvoir - sont approuvés par les Français ? Est-ce que ces derniers approuvent l'histoire du premier de cordée, c'est-à-dire celui qu'il faut valoriser parce qu'il entraîne tous les autres ? Est-ce que les Français sont tous d'accord avec la flexibilité, sont-il désormais réunis en majorité sur l'idée européenne qui est celle de Macron ?

En réalité, c'est là toute l'ambiguïté du mandat d'Emmanuel Macron. Son élection n'est pas le fruit d'un changement d'opinion de la société française. Son élection est le fruit de circonstances politiques qui ont fait que l'arithmétique électorale l'a conduit à l'Élysée. Mais il faut reconnaître qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron occupe la scène française et internationale dans un moment où quasiment personne ne l'occupe. Il l'occupe dans le Golfe, en Chine, sur la scène européenne, en Afrique. En France, il est partout et a même inventé ce système qui consiste à ratifier les textes de loi en public avec des caméras. La mise en scène est parfaite et c'est sa présence qui, à mon sens, est aujourd'hui plébiscitée par les Français parce qu'il n'y a tout simplement que lui. Mais la présence, ce n'est pas la politique. C'est une présence qui est accompagnée d'absence totale du gouvernement et des ministres. Bien sûr, ces derniers parlent mais on ne les entends pas. Les oppositions parlent également mais on n'entend rien. Les syndicats, eux, ne parlent même plus. On entend que le président mais c'est en réalité de la communication et du marketing politique, plutôt réussi pour l'instant.

Politiquement, tout ceci est fragile car les clivages n'ont pas disparu dans l'unanimisme de ce que l'on appelle "le cercle de la raison". On les voit bien ces clivages, sur le Moyen Orient, sur Israël et la Palestine par exemple, sur le rapport à l'Europe, les migrants, le contrôle des chômeurs, la PMA, la théorie du genre ou encore sur les droits de l'Homme. 

La grande chance d'Emmanuel Macron aujourd'hui, dans sa communication et sa stratégie politique, c'est que les clivages ne se recoupent plus, ils sont tous dispersés. Il n'existe plus d'ensemble de clivages qui s'opposent à une politique donnée. La dispersion des clivages expliquent sans doute cette embellie des sondages.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

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