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Macron lance sa campagne pour les européennes en Slovaquie

Alors qu'il était en visite en Slovaquie, Emmanuel Macron a formulé des critiques virulente à l'encontre des dirigeants hongrois et polonais dont il a fustigé le nationalisme anti-Bruxelles. 

Ce qui s'est produit vendredi à Bratislava peut nous sembler loin de la politique française et pourtant, nous sommes en plein dedans. C'est en effet peu banal de voir un des chefs d'État Européen s'en prendre avec une telle force à certains de ses propres partenaires au sein de l'Union. On savait que le Président de la République, en allant en voyage officiel en Tchéquie et en Slovaquie, allait tenter de s'y faire des alliés contre les dirigeants nationalistes de la Hongrie et de la Pologne afin de diviser ce bloc de l'est de l'union. Mais on ne s'attendait tout de même pas à une telle virulence... 

On se souvient que le Président Français s'était déjà fait remarquer en critiquant Victor Orban, le premier ministre nationaliste hongrois, mais cette fois, Emmanuel Macron est passé de la critique mesurée au registre de la colère, parlant à propos des gouvernants hongrois et polonais "d'esprits fous qui mentent à leurs peuples". Alors certes, le Président Macron a raison sur le fond, de pointer du doigt une énormité proférée par Victor Orban et ses homologues polonais : le Président Français n'accepte pas qu'ils comparent la commission de Bruxelles, démocratique, au polit buro de feu l'Union Soviétique qui, autrefois, régentait de façon autocratique leur vie politique interne. Mais comparer les deux époques ? Entre temps, le mur de Berlin est tombé... Comparer l'Union européenne à l'ex-Union Soviétique totalitaire, c'est tout bonnement insultant. 

Surtout ! Et ça, Emmanuel Macron ne s'est pas gêné pour le souligner vendredi, quand un certain Victor Orban prospère dans son pays grâce aux crédits, considérables, que l'Union Européenne a versé à la Hongrie pour qu'elle se développe. Alors, c'est heureux que l'Union Européenne, malgré tous ses défauts, soit ainsi défendue sans ambiguïté, mais le faire avec ce qui ressemble tout de même à une diplomatie de la baffe va faire courir un risque supplémentaire de division à l'Europe qui n'en a pas besoin en plein conflit budgétaire entre l'Italie et Bruxelles et en plein Brexit

Emmanuel Macron choisit aussi de prendre le risque de pousser les électeurs Hongrois et Polonais à soutenir plus radicalement encore leurs dirigeants, par réflexe de solidarité nationale. Et ce faisant, il risque de renforcer le mouvement nationaliste qu'il prétend combattre. Alors pourquoi prend-il ce risque ? Je vous le disais au début de cet édito : l'enjeu pour lui est d'abord franco-français. Les électeurs qui intéressent Emmanuel Macron, ce sont ceux qui vont voter en France en mai prochain aux élections européeenes. Le Président fait le pari qu'en se posant ainsi avec pertes et fracas, en champion des progressistes de l'Europe contre les nationalistes, il ralliera à lui les électeurs qui le délaissent depuis quelques temps dans les sondages. Emmanuel Macron veut rejouer aux européennes le scénario de la présidentielle contre Le Pen et c'est en Slovaquie, qu'il a lancé, vendredi, sa campagne...

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