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Macron joue les durs sur l’immigration, mais l’est-il vraiment ?

Le président de la République a tenu un discours qui semble répondre aux attentes des Français, mais les actes se font attendre.

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Emmanuel Macron était hier à Calais pour rencontrer les migrants, les associations et les habitants, et c’est ce jour qu’ont choisi de nombreux intellectuels pour signer une tribune virulente dans Le Monde.

"M. Macron, votre politique contredit l’humanisme que vous prônez." Réquisitoire dont l’un des signataires est Jean-Pisani Ferry, une des chevilles ouvrières de la campagne d’Emmanuel Macron. L’attaque peut faire mal. Mais elle émane aussi, et essentiellement, du think-tank Terra Nova, matrice idéologique de ce Parti Socialiste dont l’obsession sociétale et les dénis de réalité ont amené le naufrage.

Et le même jour, un sondage LCI-Le Figaro met en avant la très large majorité de Français qui trouve prioritaire ou au moins importante la lutte contre l’immigration clandestine. 75%. Un plébiscite. Qui a permis à Emmanuel Macron de livrer mardi un discours dont le principal but était d’affirmer aux Français qu’il ne flancherait pas. Le très long remerciement aux policiers et aux fonctionnaires se voulait symbolique.

Mais derrière l’affichage, trop ferme pour les uns, laxiste pour les autres, il y a quoi ?

C’est tout le problème. Pour ce qui est des buts affichés, ils répondent à la demande du peuple, ce qui est le minimum en démocratie. Mais est-ce que cette politique a une chance de régler le problème ? Emmanuel Macron est-il revenu sur la circulaire Valls, qui rend la régularisation automatique au bout de 5 ans sur le territoire ? Et les facilités faites à des parents de mineurs isolés pour rejoindre la France ? Le budget de l’AME, qui n’a cessé d’augmenter, vient encore de se voir ajouter 108 millions d’euros. Mais surtout, quelle politique européenne ?

On peut toujours prétendre humaniser la prise en charge, rendre les procédures plus rapides… Tant que la France ne mettra pas en place un véritable bras de fer pour renégocier avec la Grande-Bretagne, avec les États membres de l’UE, avec les pays d’origine, pour mettre en place des accords bilatéraux de reconduite, rien ne changera.

Tant qu’on acceptera que la Cour Européenne des Droits de l’Homme et la Commission imposent une logique migratoire, toutes les règles qui limitent les possibilités pour l’Etat de reconduire ceux qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire, rien ne changera. Derrière le discours équilibré, les actes sont à venir.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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