single.php

Macron au 20h : un début de mea culpa sur la forme, rien de neuf sur le fond

Emmanuel Macron était hier soir l’invité du 20h de TF1. Le président de la République a balayé tous les sujets. Gilets Jaunes, pouvoir d’achat, Trump... Un président dos au mur, mais est-ce qu’il a été convaincant ?

Les sondages dans les prochaines heures le diront, mais les Gilets Jaunes ont déjà remporté une première bataille. Ils ont obligé le PR à changer d’attitude, ce qui n’était pas arrivé depuis 18 mois.

Jupiter avait disparu. Le Macron professoral, cassant, donneur de leçons, avait laissé place à un Macron plus soft. N’allons pas jusqu’à dire plus humble, nous n’en sommes pas là, mais en tout cas plus souple sur la forme.

Reconnaissant qu’il n’a pas réussi à concilier les Français avec leurs élites, il fait l’aveu que ce fameux nouveau monde n’existe finalement pas. Une sorte de mea culpa, sur la forme en tout cas.

Parce que sur le fond, il ne change rien. Il n’y aura pas de baisse des taxes sur les carburants. Il l’a dit avec douceur, mais il l’a dit comme ça. Macron demande du temps, de la patience, comprend les colères, mais ne change rien.

Il joue même avec les peurs sur ce mouvement des Gilets Jaunes ‘Attention, ne vous laissez pas manipuler’, rappelant au passage que le pays ne saurait être bloqué. C’est un stratégie classique de la part des gouvernements, instiller une peur des manifs.

Le fait même que Macron ait décidé de s’exprimer, hier soir, de façon précipitée, on a compris qu’il a enfin pris la mesure de ce mouvement.

Il a aussi pris la mesure sur son risque politique.

Qu’arrivera-t-il le 18 novembre, le 20 novembre ? Le jour d’après ?

Quel débouché politique pour ces Gilets Jaunes ? Quelle forme de combat ? Si la mobilisation se poursuit, si les routiers entrent dans la danse, il sera obligé de reculer, ce qui serait catastrophique pour son quinquennat.

Hier, il fallait manier la caresse, retrouver le Macron de la campagne, qui avait le mot ‘Bienveillance’ à chaque phrase. En même temps, il fallait manier le bâton. Car on garde le cap.

Cette interview ne changera pas quoi que ce soit pour l’image de Macron qui est durablement abimée. Par contre, elle aura rassuré une partie de son électorat, ceux qui ont voté pour lui au premier tour et sont un peu déboussolés.

Pour son propre camp, c’est certainement réussi, mais ce n’est pas une interview entre deux avions de chasse qui peut inverser la courbe du désamour.

 

L'info en continu
11H
10H
09H
08H
07H
Revenir
au direct

À Suivre
/