Comme on l’évoquait hier sur Sud Radio, la réflexion engagée depuis quelques temps sur le maintien de Richard Ferrand est arrivée à son terme. Le député et premier marcheur va quitter le gouvernement pour prendre la tête du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Officiellement, il s’agit bien sûr de mettre à la tête de ce groupe pléthorique un parlementaire expérimenté qui pourra encadrer et animer la parole des nouveaux députés. Bien entendu, comme toute bonne décision de management, elle règle un autre problème : les suites de l’instruction sur les Mutuelles de Bretagne ne toucheront ainsi plus la vie gouvernementale en cas de mise en examen. Pas de démission puisque cette règle était édictée uniquement pour le gouvernement et pas pour les autres instances.
Il s’agit donc bien d’une exfiltration douce, par le haut, très habilement emballée dans une promotion. En tout cas, c’est une marque de confiance renouvelée de la part du président Macron, même si c’est une contrainte. Il faut savoir que Richard Ferrand était en fait destiné au Perchoir, la présidence de l’Assemblée nationale. Pour bien comprendre la délicatesse de ce dossier, on remarque que c’est le président Macron lui-même qui reçoit Richard Ferrand et qui lui demande de partir avant-même qu’Édouard Philippe ne remette la traditionnelle démission du gouvernement après des élections législatives. Il n’était pas question de traiter ce cas à l’intérieur d’un remaniement.
On a d’ores et déjà compris que ce sera un remaniement de grande ampleur. Comme d’habitude, on présente à chaque fois ces réajustements comme étant techniques, et à la fin on a une réorganisation politique. Avec le départ de Richard Ferrand, on se prépare certainement à d’autres surprises et d’autres déplacements à l’intérieur du gouvernement, touchant peut-être de gros postes. Indépendamment du traitement de l’affaire Ferrand, il y a aussi l’examen de ce qui marche ou ne marche pas depuis le début de ce gouvernement. Il y a des "trous dans la raquette" et des modes de fonctionnement qu’il faudra revoir.
Réécoutez ici l’édito politique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio