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L’exécutif tiraillé entre un gouvernement qui gagne du temps et un président omnipotent

Cette semaine, la Cour des Comptes rendra un rapport décisif pour les comptes publics et la politique budgétaire de la France. Alors que Christophe Castaner tempère les ambitions des ministres du gouvernement, Emmanuel Macron, lui, se met une nouvelle fois en première ligne.

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En marche, et avant toute ! C’est la consigne du gouvernement et du président de la République, Cette semaine, le rapport Migaud va donner le la sur les comptes publics et on sait d’ores et déjà comment le gouvernement prépare l’opinion à de mauvaises nouvelles avec son porte-parole. On sait que la situation des caisses de l’État n’est pas bonne et qu’il y a eu des dérives dans les déficits. "Une mauvaise tradition en période électorale", a dit Christophe Castaner.

C’est également une tradition du gouvernement : botter en touche et gagner du temps avant de prendre des décisions difficiles. Exactement ce que demande Bruno Le Maire d’ailleurs, avant d’être lui aussi recadré par le porte-parole du gouvernement. Le Maire et Darmanin vont travailler, et on aura ensuite une photographie générale de la situation des comptes publics avant de prendre des décisions. En clair, encore quelques temps de respiration avant de passer aux mesures difficiles qui mettront très certainement les Français en colère.

De son côté, Nicolas Hulot a sa solution : alignons la fiscalité du diesel et de l’essence ! Que dit Christophe Castaner ? "Rien n’est arrêté" car il s’agit de santé publique et non pas de politique budgétaire. Bref, on apprécie la capacité dilatoire de Castaner qui se révèle habile rhéteur et bretteur, sauf qu’évidemment nous n’en sommes pas là. Cette semaine se joue la crédibilité du gouvernement face au constat du rapport Migaud dont on sait qu’il ne sera pas bon. Soit on agit, soit on n’agit pas. Soit on demande comme les autres un report de l’Europe sur le respect des 3% de déficit, soit on sait alors qu’on prend le risque que cela se termine comme les autres. Le président Macron, quand il était candidat, avait qu’il ne reculerait devant aucun blocage. On verra. Or, Angela Merkel a déjà dit qu’il y aurait un peu de mansuétude face aux pays qui n’arriveraient pas à atteindre les 3%. Bref : cadeau de bienvenue au président Macron.

En parallèle, Emmanuel Macron pourrait réunir prochainement le Parlement en Congrès à Versailles. Il y a d’abord cette élection – la dernière, promis – du président de l’Assemblée nationale, mais qui se retrouve du coup un peu éclipsée. C’est une rupture et une nouvelle affirmation de l’omniprésidence d’Emmanuel Macron car nous saurons la veille du discours de politique générale du chef d’État. Que pourra dire Édouard Philippe, sinon répéter des propos du Président ? Bref, le message est clair : le PM, comme on dit, n’est pas de la famille du PR qui, lui, donne le ton. Et si c’était Jacques Dutronc qui avait raison ? Hier soir, dans un concert des Vieilles Canailles à Bercy devant le président Macron, il l’a interpellé "Napoléon Macron".

Réécoutez ici l’édito politique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio

 

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