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Les réunions des gilets jaunes à l'Élysée... Pourquoi faire ?

Emmanuel Macron a demandé à son premier ministre Édouard Philippe de recevoir les partis politiques pour dénouer la crise des "gilets jaunes". À quoi cela peut-il servir ? 

On peut se poser la question en effet quand on sait à quel point les politiques sont une des cibles favorites des gilets jaunes et, que Emmanuel Macron en soit réduit à devoir solliciter la consultation des partis traditionnels - lui qui leur a montré un grand dédain depuis son élection - c'est la preuve de la gravité de la crise. Je crois tout simplement que le président n'a pas le choix, que compte tenu de la situation, il se doit d'explorer toutes les pistes y compris les plus institutionnelles. Y compris même, celles qui redonnent un rôle aux portes-paroles que sont les parlementaires et les chefs de parti. Emmanuel Macron a voulu contourner "l'ancien monde" et il l'appelle aujourd'hui à la rescousse : ce n'est pas le moindre des paradoxes de cette crise des "gilets jaunes". 

Cela peut-il permettre de trouver une sortie de crise ? D'abord, c'est l'esprit de nos institutions, de nos règles démocratiques. Nous sommes clairement dans une impasse : consulter les partis politiques dans cette situation, ça a du sens. Il faut sortir de la sidération qui s'est emparée du pays depuis samedi soir et il faut reformuler des idées et des propositions concrètes. Renouer le dialogue entre un exécutif qui semble paralysé et la nation. Les partis politiques sont là, aussi pour ça. 

Les "gilets jaunes" eux-mêmes, les plus constructifs en tout cas, semblent avoir compris que leur manque de représentativité est un obstacle qu'il faut surmonter. Et, ils sentent que l'opinion tout en les soutenant ne veut plus de ces affrontements civils et se lasse. Certains de leurs leaders les plus médiatiques se disaient prêts à rencontrer le premier ministre et à participer à ce dialogue national d'un nouveau genre dans lequel les partis politiques auraient aussi une place et viendraient les épauler. Ajoutons d'ailleurs, que - tout en jouant leurs rôles d'opposants - Laurent Wauquiez comme Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont évité hier la surenchère pour rester dans le registre des revendications ou des suggestions politiques, comme par exemple : organiser un référendum, dissoudre l'Assemblée ou encore tenir une grande conférence sur la fiscalité. 

Il y a un homme clé dans tout ça dont dépend la réussite de cette tentative de relance du dialogue : c'est Édouard Philippe. Eh oui, car c'est lui qui recevra les chefs des partis et de ce qu'il en tirera comme conclusion dépendra en partie la suite. Or, Édouard Philippe est sur la sellette. Il a raté sa rencontre de la semaine dernière avec des représentants des "gilets jaunes", il a fait preuve d'un silence assourdissant ce week-end, il semblait presque aux abonnés absents...

Alors Macron pourra-t-il garder encore longtemps un premier ministre qui le protège si peu ? La question est posée d'autant que changer de premier ministre c'est une des façons bien connues de s'en sortir pour un président mal en point dans la Vème République. En tout cas, la crise est trop sérieuse, l'exécutif ne peut plus se permettre de continuer à donner le sentiment qu'il joue le pourrissement du mouvement des gilets jaunes et, des réunions qu'il organise doit désormais sortir du concret ! 

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