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Les présidents et le Tour de France, une histoire de patrimoine

Alors que le Tour de France bat son plein actuellement, il ne serait pas étonnant de voir Emmanuel Macron y faire un petit… tour, dans la lignée d’une certaine tradition élyséenne.

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Pour l’instant, on ne sait pas si Emmanuel Macron va faire un petit saut sur le Tour. Moi, je lui conseillerais bien l’arrivée à l’Izoard le 20 juillet, mais il fera comme il veut. Il y a tout juste un an, il était venu sur le Tour, à Bagnères-de-Luchon. Il avait un peu joué à cache-cache avec François Bayrou – déjà – et il avait surtout glissé une petite phrase amusante à Christian Prudhomme, le directeur du Tour, en lui murmurant "Moi aussi, je vais faire mon échappée". C’est très joli, et la suite on la connaît. Son échappée, c’était de quitter le gouvernement, faire une campagne présidentielle et prendre le maillot jaune à l’élection au mois de mai. Un an après, il a toujours ce maillot jaune et il regarde de près tous les sports, en témoigne ce qu’il s’est passé hier avec les Jeux Olympiques.

Le Tour en juillet, c’est un petit peu la France elle-même. La France nostalgique, la France des zones rurales – attention ça vote beaucoup Front national maintenant –, des chef-lieux de canton et du scrutin majoritaire à deux tours, mais ça reste immensément populaire. Il suffit de regarder à la télévision ou d’aller suivre une étape un jour ou l’autre. Malgré les affaires, le dopage, l’absence de vainqueur français depuis Bernard Hinault en 1985, le Tour reste un vrai événement bien au-delà du sport.

Pour un président de la République, suivre l’étape dans une voiture remonte à Nicolas Sarkozy, un vrai connaisseur et un vrai passionné. Il est venu plusieurs fois et continue de venir (déjà cette année). François Hollande a pris la suite et aime bien cela lui aussi. Les autres, c’était un peu différent. Valéry Giscard d’Estaing avait un jour suivi une étape à moto dans le Puy-de-Dôme, mais il n’était plus président. On a vu un jour François Mitterrand sur le bord de la route, appareil photo en bandoulière, regardant passer le peloton. Et puis bien sûr, le grand moment en 1960 avec le Général de Gaulle chez lui à Colombey-les-deux-Églises. Apprenant que le Général était dans le village, le peloton s’était arrêté pour le saluer. Une autre époque, et un autre type de président sans doute. Personne d’autre n’a eu droit à un tel honneur.

Au-delà du sport, le Tour est un morceau du patrimoine français. Les présidents ne peuvent pas l’ignorer, et puis même s’ils aiment le vélo et la compétition, ils ont aussi sûrement envie de partager un petit peu cette popularité du Tour de France.

Réécoutez ici l’édito politique de Béatrice Houchard dans le Grand Matin Sud Radio

 

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