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Les discours décevants d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe

Le parolier d'Elton John, quand on lui demandait sa méthode de travail, répondait que c'était comme faire la vaisselle, "le premier lave et le deuxième essuie". Une stratégie reprise par le couple exécutif en début de semaine.

Quand on demandait au parolier d’Elton John quelle était sa méthode de travail, il répondait que c’était comme faire la vaisselle, le premier lave et le deuxième essuie.

Le président et le Premier ministre ont procédé de la même manière pour exposer les grandes orientations du quinquennat. Macron a commencé par laver plats et assiettes devant les chambres réunies, pour un résultat mitigé.

On savait qu’il n’était pas et ne serait sans doute jamais un grand orateur, mais on ne pouvait s’empêcher de penser à cette phrase de Pierre Dac : "Pourquoi ceux qui n’ont rien à dire s’obstinent-ils à le dire si longuement ?"

45 minutes plutôt qu’une heure et demi auraient suffi à détailler les réformes institutionnelles qu’il entend mettre en œuvre. Une réduction du temps de travail qui aurait évité l’impression d’une nouvelle forme de langue de bois, plus intellectuelle que celle de ses prédécesseurs mais non moins critiquable lorsqu’elle accrédite l’idée d’une présidence du verbe, pour ne pas dire du verbeux, plus que de l’action, qui est pourtant l’un des mots préférés de Macron. Une certaine brièveté de parole devrait répondre au sentiment d’urgence qu’éprouvent les Français dans bien des domaines.

En plus d’essuyer les plats, il revenait donc au Premier ministre d’essuyer les assiettes. Ce sera pour une autre fois. Il s’est contenté de les placer tels quels sur l’égouttoir, soit en remettant à plus tard pour cause de comptes publics dégradés certaines mesures emblématiques, la réforme de l’ISF, du CICE, de la taxe d’habitation, soit en restant pour le moins flou sur les mesures d’austérité qui permettront de respecter la règle des 3 % de déficit public, sur le nombre de suppressions, à terme, de postes de fonctionnaires.

Les sujets qui fâchent ne sont pas près de sécher. Faire la vaisselle, c’est bien, mais lorsqu’on gouverne, surtout en temps de crise, il faut parfois la casser. Et on attend toujours.

Écoutez l'édito d'Éric Naulleau dans le Grand Matin Sud Radio

 

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