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Le virage à gauche pas tout à fait assumé d'Emmanuel Macron

En présentant son plan pauvreté, le président de la République a indéniablement démarré une nouvelle étape de son quinquennat. Il se refuse pourtant à parler de tournant dans sa politique.

C’est assez étrange. Le tournant semble évident, mais Emmanuel Macron ne veut surtout pas donner le sentiment qu’il est en train de changer. Pourtant, quand le président de la République est accusé d’être le président des riches et même des très riches par son prédécesseur et qu’il annonce une mesure phare intitulée le Revenu universel d’activité, il y a de quoi se dire qu’Emmanuel Macron a changé.

Ce n’est quand même pas la même chose que la suppression de l’ISF ou la réforme du Code du travail.

La proposition n’est pas nouvelle. Elle faisait débat y compris au sein des socialistes en 2017, c’était la mesure phare du programme de Benoît Hamon.

Il y a quand même une subtilité. L’intitulé est le même mais il ne recouvre pas le même concept que celui du candidat socialiste.

Emmanuel Macron n’entend pas distribuer un revenu minimal à tout le monde. Son revenu universel, c’est plus simplement la fusion des minimas sociaux, ce qui signifie moins de démarches pour les bénéficiaires.

Il leur faudra également respecter certaines obligations, en ne refusant pas plus de 2 offres d’emplois décentes.

Ce plan a été plutôt bien salué par les associations, même si elles restent vigilantes sur son application concrète.

Qu’est-ce qu’une offre d’emploi décente par exemple ?

Cependant, aujourd’hui, personne ne peut contester qu’il s’agit d’un volet social inédit dans les réformes Macron, même s’il est jugé insuffisant par les oppositions.

Le président a expliqué qu’il avait changé. Il a regretté que souvent, en matière de pauvreté, on se réfugiait derrière des chiffres, des rapports, ce qui était plutôt son cas.

Il le dit, il a appris auprès des associations que la pauvreté est un combat de tous les jours.

Si quelqu’un nous dit qu’il a changé, qu’il a compris des choses qu’il ne savait pas avant et que ce n’est pas un tournant, il n’y a qu’une solution, c’est qu’avant, il tournait en rond.

Mais admettre qu’il s’agit bien d’un tournant, c’est admettre qu’à un moment, il n’est pas allé dans la bonne direction, que sa voiture tirait vers la droite et qu’il est en train de corriger sa trajectoire.

C’est pourtant ce qu’il doit faire maintenant. C’est François Bayrou qui le dit dans un entretien au Figaro. Le président du MoDem met la pression sur Macron. Il aimerait qu’il retrouve son élan de 2017, le fameux ‘En même temps’.

Bayrou tance un peu Macron qu’il décrit comme un homme jeune élu par temps d’orage. C’est un petit avertissement de la part du président du MoDem.

 

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