Décidément, ce qu'il convient désormais d'appeler "l'affaire de Villiers" n'en finit plus de créer des remous et d'être commentée jusqu'au plus haut sommet de l'État. Deux jours après la démission du général Pierre de Villiers, suite à des divergences profondes avec le président quant au bien fondé des coupes budgétaires de la Défense, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner s'est à son tour exprimé, critiquant sans ménagement l'attitude de l'ex-chef d'état-major des armées.
Pierre de Villiers "s'est comporté en poète revendicatif"
Dans un entretien accordé à nos confrères du Figaro, le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement a en effet déclaré que "le chef d'état-major a été déloyal dans sa communication" et qu'il "a mis en scène sa démission". "Son départ n'a rien à voir avec son audition par la commission de la Défense, le 12 juillet, même si Pierre de Villiers aurait pu s'imaginer que ses propos allaient fuiter, à moins de manquer d'expérience", a-t-il ajouté faisant ainsi allusion aux critiques, émises par le militaire sur les économies de 850 millions d'euros réclamées par l'Élysées à l'armée, lesquelles avaient engendré une réponse cinglante du chef de l'État et le début de la passe d'armes entre les deux hommes.
"C'est son comportement qui a été inacceptable. On n'a jamais vu un Cema (chef d'état-major, ndlr) s'exprimer via un blog, ou faire du off avec des journalistes ou interpeller les candidats pendant la présidentielle, comme cela a été le cas", a poursuivi M. Castaner qui a comparé le comportement du général avec celui d'un "poète revendicatif", dont on aurait aimé entendre la "vision stratégique et capacitaire" plutôt "que ses commentaires budgétaires".