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Le départ de Xavier Bertrand confirme la crise des partis traditionnels

Xavier Bertrand a annoncé son départ des Républicains, traduisant tant la crise des droites que celle des partis politiques.

 

Départ de Xavier Bertrand des Républicains, après l’élection de Wauquiez. Ce départ, après tant d’autres ces derniers mois, exprime bien la diversité de la droite. Diversité historique qui oppose depuis 200 ans plusieurs droites, souvent en lutte les unes avec les autres, et que la logique de la Ve République, le Gaullisme, puis le régime des partis, qui s’était installé, avaient fini par occulter, malgré quelques crises violentes, comme lors de la décolonisation ou de la Guerre d’Algérie.

La crise des partis, des cartels électoraux, après que ceux-ci ont étouffé le gaullisme, laisse le champ libre aux différences inconciliables de toujours.

Comme toujours à droite, les positions idéologiques regroupent des traits de caractères, des personnalités, des sensibilités. Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, deux personnalités, deux caractères opposés, qui ne peuvent être que deux droites opposées parmi tant d’autres.

Il faut toujours garder à l’esprit qu’en politique, où la parole compte tant, le ton, à lui seul, change la signification d’un mot.

Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Bruno Le Maire, Édouard Philippe, ce n’est pas le même ton. Comme Alain Juppé et Philippe Séguin n’avaient pas le même ton, comme François Fillon et Nicolas Sarkozy n’avaient pas le même ton.

Au fond, tout commence par là, avant même la divergence des idées. Mais tout ne finit pas par là.

En politique, tout finit par les actes. Là, on sait bien que pour tous ceux qui ont pu agir ces dernières décennies, la différence entre les actes était bien moins grande que les différences dans le ton et les discours. Pas assez peut-être, d’où ce besoin de radicalité qui, malgré l’élection d’Emmanuel Macron, travaille en profondeur une grande partie de l’opinion française.

C’est ce besoin de radicalité, confronté au culte partisan de l’électeur médian, qui fait exploser les cartels électoraux, entre le tropisme de la transgression et celui du centrisme, entre le sentiment de révolte le besoin de tranquillité.

Au sein de la démocratie, une fois retirés ceux qui sont passés aux extrêmes ou dans l’abstention révoltée des deux côtés de l’échiquier, il reste peu de socle électoral aux partis traditionnels pour la reconquête, donc peu de marge de manœuvre politique.

Plus que la crise, indéniable, des droites, le départ de Xavier Bertrand remet en exergue la crise existentielle des partis tels qu’ils sont, tels qu’ils fonctionnent depuis deux décennies.

On a tout essayé pour les sauver. L’élection des chefs de partis au suffrage universel des militants, les primaires, rien n’y a fait. Cela les a plus divisés encore, plus affaiblis, parce que le peuple français.

Le camp Xavier Bertrand mise sur la division des partis, comme Emmanuel Macron l’a fait avant lui.

Les difficultés que rencontre ce dernier avec La République en Marche montrent que l’on a toujours besoin des partis pour gouverner en démocratie. Mais aura-t-on encore besoin d’eux pour être élus ? Réponse dans quatre ans et quatre ans, c’est long.

Écoutez la chronique d'Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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