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L'armée ne veut pas entendre parler du Service national universel

Alors que les cheminots préparent la fronde contre la réforme de la SNCF, un autre sujet attise les réticences des militaires, celui du Service national universel.

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Emmanuel Macron mène les réformes à un train d’enfer. Un séminaire du gouvernement a d’ailleurs eu lieu hier.

Édouard Philippe a confirmé que le rythme n’allait pas ralentir. Les syndicats se mobilisent pour contrer la réforme de la SNCF, mais une autre réforme emblématique se heurte à des résistances.

On en a beaucoup parlé, il s’agit du service national universel, envoyer des jeunes faire un service national obligatoire de trois à six mois, avec un encadrement militaire, mais adossé, également, à un service civique.

Projet complexe et, c’est une information Sud Radio, projet qui se heurte à l’opposition frontale de l’armée, qui ne veut tout simplement pas en entendre parler. Les arguments des militaires sont d’abord financiers. Ils disent que ça va coûter 20 milliards, 11 000 personnes supplémentaires seront nécessaires. Ils dénoncent un projet flou et mal bouclé, difficile à insérer dans le programme militaire.

L’armée redoute que cela revienne à sa seule responsabilité car les pouvoirs publics ne seront pas en mesure de le porter. Ce sont les militaires qui ont le fichier des classes d’âge, avec les journées de préparation à la défense.

L’hébergement est également un problème. Les casernes sont vendues ou occupées et les internats sont tout simplement en nombre insuffisant.

Bref, pour l’armée, trois possibilités : le scénario le plus redouté, l’armée prendrait tout en charge. Deuxième possibilité, les civils s’en occupent et cela ne se fait pas. Troisième possibilité, cela s’enlise, un peu à la française.

Le groupe de travail qui doit rendre ses propositions s’inquiète d’ailleurs de cette possibilité.

Il semble que Macron soit le seul à y tenir. Même dans son entourage, on murmure que les difficultés sont très grandes pour créer le SNU. Mais c’est un ordre présidentiel et tout le monde est prié de trouver une solution.

Pas moyen de faire changer le président d’avis sur ce dossier.

Au moment où la méthode Macron est questionnée en ce qui concerne les projets les plus importants, comme la SNCF ou le contrôle des chômeurs, le bras de fer avec les militaires est symbolique.

Même si les relations entre le président et le nouveau chef d’état-major sont bonnes, ce dossier rappelle que le lien entre Macron et les armées reste fragile. Les militaires ont encore en tête son discours du 13 juillet dernier, devant eux. ‘Je suis votre chef’, avait martelé Macron, avant de limoger, quelques jours plus tard, le général Pierre de Villiers de son poste de chef d’état-major.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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