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La République en Marche se transforme en parti

Réuni en convention samedi à la Villette, à Paris, La République en Marche a acté sa transformation en parti plus classique. Mais en façade, tout est fait pour garder les spécificités du mouvement créé par Emmanuel Macron.

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Samedi, nous avons assisté à la création du premier parti de France : La République en Marche. Mais ne dites pas qu’il s’agit d’un parti, c’est exactement ce que veulent éviter les dirigeants. "Les dirigeants" parce qu’il n’y aura pas de numéro un, mais une direction collégiale autour de Catherine Barbaroux. À La République en Marche, on veut continuer à faire marcher la vitalité et le succès du mouvement lancé en 2016 par Emmanuel Macron, c’est à dire le lien avec la base. Officiellement, on retrouve donc le monde circulaire et 2.0, pas de verticalité, pas de chef. Tout ça pour rappeler qu’il n’y en a qu’un seul en réalité derrière le parti : Emmanuel Macron

Même si le chef de l’État ne s’en occupe pas officiellement, il suit de près les travaux, notamment par le biais de la messagerie cryptée Telegram. Cependant pour l’extérieur, pas de message écrit ou vidéo. D’ailleurs, c’est le Premier Ministre, Édouard Philippe, qui est venu devant les militants adhérents. À la fois pour affirmer qu’il est en phase avec la majorité présidentielle, mais aussi pour lancer un avertissement à cette imposante majorité : attention à la tentation d’avoir toujours raison. Une manière de rappeler qu’il n’est pas de la famille d’origine du président et que le danger principal qui guette reste l’entre-soi.

La République en Marche va se muer en média

Ce que montre finalement l’organisation de ce parti présidentiel, c’est le contrôle, voire l’emprise d’Emmanuel Macron. N’oublions pas ce que disent les très proches du président - qui le reconnaissent honnêtement : le projet d’Emmanuel Macron, c’est de contrôler. LREM a ainsi plusieurs objectifs. Premièrement : devenir une machine de guerre politique en présentant des candidats à toutes les élections et en plaçant des soldats En Marche partout. Deuxièmement : le parti sera la tour de contrôle et de formation d’élus souvent inexpérimentés. Une école de formation va être créée et les élus auront des référents du parti pour les suivre, les encadrer dans leurs prises de positions et bien évidemment les aider. Les militants et les comités locaux pourront se créer à volonté et diffuser à la fois la parole gouvernementale, et faire de la remontée d’idée. 

Mais avec 360 000 adhérents, La République en Marche est face à un défi : comment les faire parler ? Tout simplement en transformant la plate-forme numérique en média. La République en Marche a ainsi vocation a devenir un média. On verra si les marcheurs mécontents auront droit de cité ou d’antenne.

>> Réécouter en intégralité l'édito de Michaël Darmon

 

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