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Juliette Méadel : "Je ne comprends plus très bien où est passé le Parti socialiste"

Par Benjamin Jeanjean

Ancienne membre du gouvernement Valls et impliquée aujourd’hui dans le groupe de travail sur le Service National Universel, Juliette Méadel était l’invitée politique de Michaël Darmon ce samedi sur Sud Radio.

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La France se dirige-t-elle vers un retour du service militaire ? Emmanuel Macron et son gouvernement planchent en tout cas en ce moment sur la mise en place d’un Service National Universel, dont les contours et les modalités restent encore à définir. Membre du groupe de travail sur ce Service National Universel, Juliette Méadel était l’invitée politique de Michaël Darmon sur Sud Radio ce samedi pour évoquer ce dispositif.

"S’il y a un groupe de travail qui a été organisé par le président de la République, c’est pour essayer de remettre de la clarté dans ce dispositif. Quand Emmanuel Macron était candidat à l’élection présidentielle, il a dit vouloir mettre en place un service national universel. C’est l’une des raisons qui ont fait que j’ai voté pour lui, parce que je pense que c’est une bonne mesure. Simplement, ce n’est pas une petite mesure. Elle va concerner une classe d’âge chaque année, soit 800 000 personnes environ. Ce sera forcément coûteux, et ça ne se fait pas d’un claquement de doigts. (…) Ce sera un service pour la cohésion nationale, qui favorisera l’engagement des jeunes. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui quelles en seront les modalités puisque nous sommes en train de travailler dessus", indique-t-elle.

Alors que la durée, le caractère obligatoire ou encore l’encadrement (militaire ? civil ?) de ce service restent encore à définir, Juliette Méadel compte bien associer les jeunes, assez peu audibles jusqu’ici, à la réflexion. "On va discuter avec toutes les organisations de jeunesse, et il faut que le débat vive. Dans la société, sur les réseaux sociaux, etc. Je m’appuie sur mon expérience, j’ai des étudiants à Sciences-Po et dans d’autres facultés peut-être moins élitistes, et je constate que les jeunes ont envie de s’engager pour une cause plus grande qu’eux. C’est l’esprit de ce service national universel. Qui dit universel dit pour tous, attractif pour tous, avec évidemment une part d’obligation", assure-t-elle.

"Je n’ai pas renouvelé ma cotisation, et je n’ai pas l’intention de le faire"

Celle qui fut également secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes au sein du gouvernement Valls et porte-parole du Parti socialiste porte aujourd’hui un record acéré sur ce parti. "C'est la première fois depuis de longues années que je ne me sens pas représentée par les débats. Je ne comprends plus très bien où est passé le Parti socialiste. Il y aura un Congrès avec des candidats pour être Premier secrétaire qui se disent tous dans l’opposition. Comme un électeur socialiste sur deux, j’ai voté Emmanuel Macron, et je ne le regrette pas. Je pense qu’on ne peut pas faire de la politique en se disant par définition dans l’opposition, alors même qu’Emmanuel Macron est lui aussi issu d’un certain progressisme social. Ce progressisme, nous l’avons porté dans le passé au Parti socialiste, et je continuerai aujourd’hui à la défendre. (…) J’ai l’impression que le PS m’a quitté, mais je resterai toujours socialiste, de gauche, engagée. Je ne me reconnais pas dans le parti et son organisation. Je n’ai pas renouvelé ma cotisation, et je n’ai pas l’intention de le faire", déclare-t-elle.

Enfin, Juliette Méadel a eu un mot – pas franchement encourageant – pour Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris chahutée cette semaine suite à l’annulation par la justice de la piétonnisation des berges de Seine. "Je ne m’y retrouve pas trop. J’ai connu Anne Hildago très hostile à une certaine idée du progressisme, notamment aux propositions d’Emmanuel Macron comme le travail le dimanche, que j’ai défendu en tant que socialiste. Je l’entends développer des discours très différents, donc je m’y perds un peu. Je crois que Paris a besoin de cohérence et d’une vision politique. Sur la question de l’environnement par exemple, oui il faut limiter l’accès aux voitures, mais il faut de la justice pour le faire. Il faut que tout le monde ait accès aux transports en commun, et pas que dans Paris intra-muros", glisse-t-elle.

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