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Julien Denormandie : "Je refuse ce faux procès sur un manque de démocratie à LREM"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. Il s’est notamment exprimé sur la situation interne à La République En Marche et sur la politique de la ville menée par le gouvernement.

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Du rififi à La République En Marche ? Cette semaine, une centaine de militants ont annoncé leur décision de claquer la porte du mouvement, dénonçant un manque criant de démocratie interne. Secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. L’occasion pour lui de calmer le jeu. "Il faut entendre les avis de tout le monde. Parler de nouvelle fronde, il faut raison garder... On parle de 100 adhérents sur 380 000. Je refuse ce faux procès sur un manque de démocratie. Ces statuts, j’ai passé des heures à les co-écrire. Ils sont très démocratiques. Un exemple : le Conseil national (l’instance politique) est représenté à 25% directement par ses adhérents. Donnez-moi un autre parti politique qui puisse en dire autant. Ça ira peut-être mieux avec un nouveau patron, mais ça ira surtout mieux si LREM reste ce qu’elle est : un mouvement politique avec une notion d’utilité en son centre et une notion d’ouverture vers ses adhérents", assure-t-il.

"Plus vous êtes diplômé, plus la discrimination est forte"

Julien Denormandie s’est également longuement exprimé sur la politique de la ville menée par Emmanuel Macron dans les quartiers prioritaires. "Les pouvoirs publics, les élus locaux et les associations sont là pour faire en sorte que pour toutes celles et ceux qui y habitent, il y ait des droits réels. Que ceux qui font des études par exemple puissent avoir accès à un travail. Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’on parle d’accès à l’emploi, il y a une discrimination. On en parle depuis des années, mais ce qui est scandaleux, c’est que plus vous êtes diplômé, plus cette discrimination est forte", indique-t-il avant de s’expliquer sur la thématique des emplois aidés.

"Il n’a jamais été question de supprimer totalement les emplois aidés. On en maintient aujourd’hui 200 000 par an, contre 280 000 au début de l’année 2017. En revanche, on dit qu’ils sont pertinents seulement s’ils sont utilisés par des élus ou des associations accompagnant les jeunes dans un processus de formation. Ils seront donc priorisés. (…) Appelons un chat un chat : un emploi aidé, c’est l’État qui subventionne un emploi précaire. Dans le secteur non marchand, environ deux tiers des personnes en emploi aidé ne trouvent pas de travail après. La responsabilité de ce gouvernement, c’est d’arrêter de subventionner ces emplois précaires et de transformer tout ça pour accompagner vers la formation. Les secteurs prioritaires, ce sont toutes les associations qui travaillent dans la santé et le social. Et les territoires prioritaires, ce sont le milieu rural, les outre-Mer et les banlieues", affirme-t-il.

Les emplois francs testés dans sept agglomérations

Le secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires a par ailleurs levé une partie du voile sur le dispositif gouvernemental des emplois en zone franche, prochainement mis en place. "On le teste dès l’année prochaine sur sept agglomérations, pour un coût budgétaire de 180 millions d’euros, mais on n’a pas fixé d’objectif numéraire. L’objectif est de réduire par deux le taux de chômage dans un quartier prioritaire de la ville et le taux de chômage sur le reste du territoire. La bonne politique, ce n’est pas de décréter avec un stylo qu’on fera 100 ou 200 000 emplois. Quelle que soit l’entreprise, si vous embauchez quelqu’un venant des quartiers, vous aurez 5000 euros tous les ans pendant trois ans", précise-t-il.

Enfin, Julien Denormandie a justifié le processus à venir de dénonciation des entreprises pratiquant une certaine discrimination à l’embauche. "Si vous arrivez objectivement à déterminer qu’une entreprise pratique de la discrimination, celle-ci est prohibée et sanctionnée par la loi. Mais il ne faut pas traiter le problème à moitié. Aujourd’hui, quand vous êtes l’un de ces jeunes de banlieue, quand vous et votre famille se sont donnés du mal pour que vous puissiez avoir accès aux études supérieures et que le lendemain, alors que vous avez un bac+3, vous attendez 18 mois sans avoir de réponse aux lettres que vous envoyez pour avoir un entretien d’embauche, cette réalité ne peut pas durer...", déplore-t-il.

Retrouvez en podcast l’intégralité de l’interview de Julien Denormandie dans le Grand Matin Sud Radio

 

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