La mobilisation part des protestations contre les projets du gouvernement. Il y a en ce moment 17 réformes en cours et plusieurs éléments font de cette journée un vrai test et pas seulement un round d’observation comme on pouvait le penser au départ.
Tout d’abord, vous avez une convergence inédite CGT-CFDT, et le fait n’est pas anodin ! Un syndicat réformiste et un syndicat contestataire main dans la main, on ne l’avait pas vu depuis longtemps… Il y a aussi l’union des gauches, ce qui n’existait pas pour le Code du travail. Mélenchon était seul dans la rue à l’époque, là tous les partis sont venus. Et puis il y a la juxtaposition des mécontentements : services publics, réformes, SNCF, retraites, etc. C’est là que ça peut devenir très délicat pour Macron.
Cette mobilisation concerne des Français qui peuvent partager les diagnostics d’Emmanuel Macron mais s’interroger sur l’aspect vertical de la méthode. Une petite musique commence également à tourner notamment chez les élus des territoires sur la crédibilité de la parole du Président…
Par ailleurs, dans plusieurs manifestations de retraités en province, on a pu remarquer un nombre assez conséquent de jeunes personnes venues manifester avec les retraités ! Une certaine solidarité est en train de s’installer entre les générations, là aussi c’est un élément à regarder de près.
En réalité, aujourd’hui c’est le premier bulletin annuel qui est présenté par les corps intermédiaires et les corps sociaux au président de la République. Bien évidemment, la date du 22 mars n’est pas choisie au hasard ! Première manifestation qui avait allumé la mèche pour la grève générale de mai 68, c’était il y a 50 ans… Il y aurait comme une envie de revival pour certains. Tout a changé depuis, sauf les Français, toujours aussi imprévisibles...
Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio