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Gilbert Collard : "Le départ de Marine Le Pen ? On est en plein délire fantasmagorique"

Par Benjamin Jeanjean

Député (FN) du Gard, Gilbert Collard était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. L’occasion pour lui de parler Donald Trump, Front national et Marine Le Pen.

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"Nous sommes en plein délire fantasmagorique". Au moment d’évoquer le cas de Marine Le Pen et de son éventuel remplacement à la tête du Front national, le député (FN) du Gard Gilbert Collard s’est montré très clair au micro de Sud Radio, défendant le droit de la présidence du parti de poursuivre son chemin. "Si des gens qui ne sont pas du Front national veulent que Marine Le Pen s’en aille, c’est peut-être qu’elle est la bonne candidate finalement… Si sa présence ne vous emmerdait pas tant, vous ne chercheriez pas à la faire partir ! Son image a été écornée, elle l’a reconnu elle-même. Mais dans l’histoire politique des uns et des autres, il y a toujours des périodes difficiles. Combien d’hommes et de femmes politiques ont été signalés disparus, sont revenus victorieux ?", fait-il remarquer.

"Il y a une nostalgie de Marion, pourquoi le nier ?"

Si l’ombre d’un retour en politique de Marion Maréchal-Le Pen continue de planer au-dessus du parti, Gilbert Collard reconnaît que la nièce de Marine Le Pen reste populaire parmi les militants. "Il y a une nostalgie de Marion, pourquoi le nier ? Surtout dans le Gard où elle est très aimée. (…) Il y a eu l’épisode Jean-Marie / Marine. Il y a eu l’épisode Philippot / Marine. Maintenant on nous fait l’épisode Marion / Marine. Mais est-ce que vous avez entendu Marion dire récemment qu’elle voulait revenir et se présenter contre sa tante ?", note-t-il.

L’avocat de formation a également évoqué la probabilité de plus en plus forte d’un changement de nom du Front national. "J’ai été le premier à proposer le changement de nom. À l’époque, je me suis fait jeter, tout le monde était contre moi. Aujourd’hui qu’on veut changer le nom, vous allez me dire que je suis paradoxal et un peu casse-couilles, je considère que ça ne sert à rien. Ce n’est pas ça qui nous dédiabolisera. Cela n’empêchera pas qu’on continue à nous diaboliser puisque c’est le moyen qu’ont trouvé les partis du système pour se réconcilier dans leur partouze électorale quand il le faut. Quand on demande pourquoi Darmanin rejoint Macron, il dit qu’il fallait faire barrage au Front national !", remarque-t-il. "J’ai déposé un nom, dont je suis toujours propriétaire : le Front national républicain. J’avais d’abord choisi ce nom pour les emmerder quand ils nous ressortent le front républicain. Maintenant, je ne décide rien au Front national ! Je ne suis pas porte-parole, je ne représente rien ! Je ne suis qu’un député réélu, le seul dans l’histoire du parti", ajoute-t-il.

"On ne peut pas reprocher à Trump de protéger son pays"

Au sujet de la décision de Donald Trump d’enclencher un énorme bras de fer commercial avec plusieurs autres pays, Gilbert Collard s’est montré circonspect sur la capacité de la France et de l’Europe à réagir. "Il a réussi son coup sur le plan médiatique, puisqu’il affirme son autorité et respecte son programme. La question intéressante, c’est de savoir comment nous allons réagir. Il est clair que le protectionnisme trumpien est défini à géométrie variable, selon les pays. L’impression qu’on a, c’est que c’est la Russie qui est visée, pas tellement la Chine. La France peut quand même être en difficulté. Quand on entend le président de la Commission européenne dire qu’on va être aussi stupide que Trump, c’est tout un programme… Combien de temps mettrons-nous à réagir ? Les uns disent six mois, les autres un an, les autres un an et demi. Il faut défendre son pays ! Notre problème, c’est qu’on ne peut pas se défendre puisqu’on est complètement dans le carcan de l’Union européenne. Mais on ne peut pas reprocher à Trump, à condition que sa décision de protectionnisme soit habile et soit intelligente, de protéger son pays", assure-t-il.

Selon lui, Emmanuel Macron n’est pas à même de proposer une réponse forte, malgré une forte présence médiatique. "Au Crazy Horse Saloon, top ! Au spectacle politique, il est génial ! Ça, on le voit ! Mais il ne fait rien. La décision a été annoncée hier et la Commission européenne a déjà répondu. On a dit qu’on allait s’en prendre aux jeans, aux bourbons, aux Harley Davidson, parce que ce sont des produits qui touchent des fiefs républicains. Mais avant que ce soit mis en œuvre, on n’est pas défendus ! On n’a plus aucune défense nationale sur le plan économique. Et Macron qui fait des courbettes devant ce produit du musée Grévin qu’est devenue Merkel, c’est pathétique ! Nous sommes désarmés...", déplore-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Gilbert Collard dans le Grand Matin Sud Radio

 

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