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François Grasa (FO) : "S'il y a un dialogue de sourds, ça ne vient pas des syndicats !"

Par Benjamin Jeanjean

Porte-parole Force Ouvrière Cheminots, François Grasa était l’invité du 18h Sud Radio ce lundi pour évoquer les discussions bilatérales tenues aujourd’hui par Édouard Philippe et les syndicats de la SNCF sur la réforme du rail français.

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Comme ils l’avaient souhaité en avril dernier, les syndicats de la SNCF ont été reçus ce lundi non plus par la ministre des Transports Élisabeth Borne mais par le Premier ministre Édouard Philippe. Une série d’échanges pas vraiment fructueux, à en croire François Grasa, porte-parole de Force Ouvrière Cheminots et invité du 18h Sud Radio ce lundi soir. "Ça fait deux mois qu’on répète la même chose à la ministre des Transports, et il a fallu expliquer la même chose au Premier ministre, le courant ne doit donc pas très bien passer entre eux. Il a fallu qu’on lui explique que le statut est protecteur pour les cheminots mais aussi pour les usagers, que l’ouverture à la concurrence n’est pas une obligation, que nous réclamons toujours le bilan de l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire et qu’il est inacceptable de renvoyer à une négociation de convention collective alors qu’on aura complètement détruit le statut. Nous avons aussi demandé en quoi le statut était un frein au développement du service public ferroviaire", déclare-t-il.

"Un gouvernement dogmatique, et un gouvernement d’amateurs !"

Pour François Grasa, l’enlisement des discussions n’est pas imputable aux organisations syndicales. "S’il y a un dialogue de sourds, les sourds ce ne sont pas les syndicats, et ce n’est pas FO. Depuis le début, nous voulons le retrait de ce projet de loi et nous avons expliqué pourquoi avec des arguments. Quand on a ouvert à la concurrence les industries électriques et gazières, on a étendu le champ du statut à l’ensemble des salariés. Pourquoi on ne fait pas la même chose avec le ferroviaire ? Le gouvernement n’a aucune réponse sur ça ! C’est un gouvernement dogmatique et un gouvernement d’amateurs parce qu’ils confondent certaines réglementations avec le statut. La réglementation du travail par exemple n’est pas inscrite dans le statut ! Ils confondent tout !", clame-t-il.

Le porte-parole de FO Cheminots assure en tout cas que la grève a toutes ses chances de perdurer. "Les cheminots savent pourquoi ils sont en grève depuis tout ce temps. Rien, aujourd’hui, ne pourrait faire arrêter la grève. La période actuelle est très particulière avec ces jours fériés et ces ponts. Il n’est pas facile de réunir les assemblées générales, mais je suis persuadé que si les syndicats voulaient durcir le mouvement, le mouvement serait durci. Les raisons pour lesquelles nous nous sommes mis en grève sont exactement les mêmes aujourd’hui ! Les cheminots ne se sont pas mis en grève pour une reprise hypothétique de la dette, mais pour le retrait du projet de loi !", martèle-t-il.

"Il reste quoi à négocier ? Le poids du boulon et la longueur de la chaîne ?"

François Grasa balaye par ailleurs d’un revers de main le semblant d’ouverture d’Édouard Philippe, qui a reconnu que certains amendements de la loi peuvent encore être discutés. "Le gouvernement ne veut rien modifier sur l’ouverture à la concurrence, l’évolution de la SNCF et la fin du statut pour les nouveaux arrivants. Mais qu’est-ce qui reste à négocier alors ? Le poids du boulon et la longueur de la chaîne ? Si c’est le cas, ce n’est pas Force Ouvrière qui négociera dans ce cadre-là", assure-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de François Grasa dans le 18h Sud Radio

 

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