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"François Bayrou ment", selon un ancien assistant parlementaire européen 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Un nouveau témoignage d’un ancien assistant parlementaire auprès d’un eurodéputé centriste, recueilli par franceinfo, met à mal la défense de François Bayrou. Il affirme avoir été le témoin d’un système d’emplois fictifs au sein du MoDem.

Un nouveau témoignage met à mal la défense de François Bayrou dans l'affaire des assistants parlementaires européens

Le nouveau témoignage de cet ancien assistant parlementaire d’un eurodéputé centriste de 2004 à 2009 enfonce un peu plus la défense du président du MoDem. Selon cet homme qui a raconté son histoire anonymement à franceinfo, le parti centriste a bien profité des subventions de l’Union européenne pour rémunérer des salariés permanents du MoDem. "J'ai vu que des parlementaires, à plusieurs, finançaient des temps partiels d'assistants parlementaires qui ne fournissaient aucun travail pour le député", a-t-il confié à franceinfo. 

"Il s'agissait bien d'emplois à temps partiels fictifs"

Selon lui, les eurodéputés étaient au courant de cette combine puisqu’ils auraient demandé à plusieurs reprises à ces salariés payés comme assistants parlementaires de leur livrer "une note sommaire" ou "une petite revue de presse" comme preuve de travail "au cas où il y aurait des contrôles". Pour cet ancien assistant parlementaire, il est clair que cela servait à "financer le fonctionnement du parti" dans une période où le MoDem était financièrement dans le rouge. "Les temps partiels qui étaient financés par l'Europe servaient les ambitions de François Bayrou. Il s'agissait bien d'emplois à temps partiels fictifs. François Bayrou ment quand il dit le contraire...", a-t-il ajouté au micro de franceinfo. 

Un témoignage qui rejoint celui du député UDI Charles de Courson. Sur France Inter, l’élu a déclaré "qu'on ne découvre rien du tout, tout le monde sait. Au MoDem, ils faisaient un petit contrat, à temps très, très partiel, le reste était payé par le Parlement européen dans le cadre d'assistants parlementaires". Et selon le député, le MoDem ne serait pas le seul parti concerné, "d'autres courants politiques" seraient également touchés : "Les Républicains, peut-être même nos collègues socialistes". "C'est une pratique qui ne concerne pas seulement les assistants parlementaires européens, qui peut aussi concerner les assistants parlementaires des députés nationaux", a-t-il précisé. 

François Bayrou affirme que tout était légal et moral

De son côté, François Bayrou a commencé à répliquer aux différentes accusations dans le journal Sud Ouest lors d’un entretien publié vendredi. L’éphémère ministre de la Justice a affirmé que le "MoDem n’a jamais eu d’emplois fictifs". "Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connu, vous cherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là. Les deux parties étaient bien contentes", a-t-il déclaré au quotidien. Le maire de Pau l’assure : "L'emploi au Modem a été normal, régulier et légal. J'ajoute moral" estimant qu'on a monté "une affaire tout à fait infondée".

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