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Faut-il des prisons à part pour les radicalisés ?

Un détenu radicalisé, Michael Chiolo, a agressé deux surveillants, hier matin, au centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe (Orne), en criant Allahou Akbar. Le détenu était reconnu radicalisé, et pourtant il n’était pas dans l’unité spéciale de lutte contre la déradicalisation de ce centre pénitentiaire. Alors, faut-il des prisons à part pour les radicalisés ?

Alors aujourd’hui, il existe déjà des cellules à part mais qui restent intégrées aux prisons : les QER ou les QPR. Des cellules de déradicalisation de 15 personnes environs, les places sont chères... Et... elles reposent sur le volontariat.

Evidemment, il existe des mesures de contrainte. Mais juridiquement, dans notre démocratie, il est impossible de forcer quelqu’un à suivre un programme de déradicalisation. Des procès ont déjà été gagnés dans ce sens. C’est pourquoi, Michael Chiolo se trouvait dans la cellule de droit commun.

Aujourd'hui, il existe des prisons dites sécuritaires : c’est le cas de celle d’Alançon. Ce sont des prisons dont l’architecture est plus sécurisée : plus de grilles, plus de contrôle... Mais les moyens humains sont les mêmes qu’ailleurs !

Est-ce que vous savez d’ailleurs que les surveillants n’ont rien d’autres que leurs mains et leur sifflet pour se protéger ?

Le syndicat FO pénitentiaire demande justement des prisons à part avec plus de moyens sécuritaires, plus de moyens humains…

“La prison est un incubateur de radicalisation”, ce sont les mots de François Molins, à l’époque Procureur de la République de Paris. Selon une étude britannique : 27% des djihadistes européens se sont radicalisés en détention.

Et en même temps : comment détecter les détenus en période de radicalisation? Pour le sociologue, Farhad Khosrokhavar, auteur de deux enquêtes sur l’islam en prison : le radicalisé est passé de l’ancien modèle « extraverti » au nouveau modèle « dissimulateur »... très compliquer à décerner...

Et c’est l’ensemble des musulmans qui en souffre : sentiment d’être surveillé, de n’être pas traité sur le même pied que les autres... Une stigmatisation qui, selon le sociologue, peut entraîner la radicalisation que l’on souhaitait éviter…

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