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Existe-il un "deal" secret entre le gouvernement et les syndicats ?

Les députés ont commencé à débattre sur le texte visant à habiliter le gouvernement à réformer le code du travail par ordonnances. L’occasion pour l’opposition, la France insoumise en tête, de donner de la voix. Du côté des syndicats, le son de cloche est un peu différent. Dans son édito du jour, Michaël Darmon nous parle de l’envers du décor de cette réforme qui n’a décidément pas fini de faire parler.

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Dans ce jeu de rôle politique que sont les débats sur la réforme du code du travail, chacun s’installe dans sa posture et prend son costume. Les syndicats tout d’abord. Ils ont compris qu’il s’était passé quelque chose avec l’élection présidentielle et ils savent qu’il faudra bouger sur quelques fondamentaux, en particulier sur les positions historiques par rapport au code du travail. Les partenaires sociaux se disent d’ailleurs satisfaits du principe de la concertation même si c’est pour arriver à des ordonnances dont ils acceptent l’utilisation, à condition d’avoir du grain à moudre sur 2 ou 3 leviers. Ils jaugent le gouvernement et ce dernier les jauge sur leur capacité à évoluer. 

Par ailleurs, le rapprochement entre la CFDT et FO apaise le climat et confine à une forme de neutralité vigilante pour une décision gouvernementale qui n’est pas rejetée en bloc. Conséquence, la CGT semble isolée et trouve au Parlement en la personne des députés LFI des alliés. De son côté, le groupe de Mélenchon hausse le ton avec des formules fortes mais inversement proportionnelles à sa capacité réelle d’empêcher les textes de passer. Ces députés cherchent aussi leur positionnement dans un débat très souvent technique. D’autre part, les deux syndicats FO et CFDT suivent du bout des lèvres les appels à la mobilisation et au rassemblement du 12 juillet, car ils ne sont pas dans cette logique d’opposition et se refusent à être associés à la France insoumise.

Comment le pouvoir va-t-il s’assurer que tout se passe sans frictions ? Tout simplement grâce à la qualité du dialogue. Il faut savoir que les syndicats respectent beaucoup Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, qui est même reconnue comme une spécialiste du dialogue social. Elle est capable de discuter sur deux registres : la négociation et la réforme. Un peu comme sa réputation à l’époque de Danone où elle pouvait mettre des chaussures de couleurs différentes en arrivant au travail, elle était connue pour cela. Toujours plongée dans son monde de réflexions et de négociations.

De plus, vous remarquerez que l’on ne parle plus de la réforme de la formation professionnelle et des 34 milliards à la clé qui forment une partie du financement des syndicats. Le candidat Macron en parlait pourtant régulièrement, le président Macron beaucoup moins, comme si un accord avait été passé pour soutenir les ordonnances et la réforme en échange d’une réforme de la formation professionnelle repoussée et plus adoucie. Ainsi, le gouvernement garde un levier de pression dans les rounds de concertation avec les syndicats pour cette réforme, considérée par certaines sources comme extrêmement ambitieuse...

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