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Elections législatives en Suède: la "non-victoire" de l’extrême-droite pose tout de même question. Quelles conséquences en Europe, en en France en particulier?

Elections législatives en Suède: la "non-victoire" de l’extrême-droite pose tout de même question. Quelles conséquences en Europe, en en France en particulier?

Je crains que ceux qui redoutaient de voir les DS, les fameux "démocrates de Suède (le parti d’extrême-droite), arriver au pouvoir, et qui parlent ce matin de "pari perdu", tous ceux qui poussent un ouf de soulagement, ceux là, je crains, se rassurent à peu de frais. La poussée populiste à Stockholm n’amènera peut-être pas (cette fois), les DS à entrer au gouvernement... Mais on doit constater quand-même que le "glissement de terrain" vers une Europe où les partis d’extrême-droite pèsent de plus en plus, se poursuit.

Les DS ont fait un bond de cinq points par rapport aux dernières législatives de 2014. Ils s'enracinent comme troisième force politique suédoise. Mais ils ont surtout imposé les thèmes de campagne électorale, avec d'abord la question de l'émigration.

 

On peut quand-même s'en étonner, dans un pays, la Suède, considéré comme prospère par l'OCDE?

 

Oui la Suède est riche. Un des pays les plus développés d'Europe, où le taux de chômage des nationaux n'est que de 4%, et où la solidarité sociale est très efficace, y compris à l'égard des émigrés.

Mais les experts des pays scandinaves et des politologues français comme Dominique Reynié, qui ont étudié le sujet de près, constatent que cette percée de l’extrême-droite, comme en Allemagne, en Italie, en Autriche, est liée au développement d'une émigration perçue comme une menace, pas seulement économique, mais aussi une menace culturelle. Une menace sur l'identité même des nations.

Et le politiquement correct, qui a interdit longtemps d'évoquer ce sentiment de peur de perdre ses valeurs et sa culture, n'a fait que renforcer le poids des extrémistes.

 

Il y a quand-même longtemps, en France, que l’extrême-droite s'est emparée du sujet et que la question de l'émigration n'est plus tout à fait un tabou?!

 

Est-ce vraiment le cas? A part le Rassemblement national qui y va au bazooka, aucun des  partis politiques français traditionnels (LR, le PS, la France insoumise, pas plus que la République en marche) ne sait aborder le sujet autrement qu'avec des pincettes. Regardez la façon dont Jean-Luc Mélenchon a essayé ce week-end de faire oublier ses propos sur "l'émigration qui ferait baisser les salaires"... 

Voyez comment la droite ne sait plus quel discours tenir sur ce sujet, entre un Laurent Wauquiez qui s'inspire de Marine Le Pen, et des juppéistes réunis ce week-end à Bordeaux, qui n'ont quasiment pas dit un mot sur la question. Pas plus que la République en marche, d'ailleurs, qui fait un peu comme si la question n'existait pas.

 

Pourtant Marine Le Pen, elle, dit redouter la mort du Rassemblement national?

 

A cause des difficultés financières de son parti, pas parce-que ses idées seraient en recul. Sachez qu'elle est toujours donnée par les sondages comme première force d'opposition aux européennes. Et ceux qui tentent de mettre le Rassemblement national artificiellement en faillite, ne font que renforcer en-fait son aura et lui confèrent un statut de victime.

Il ne faut pas se tromper de combat. Ce sont les idées xénophobes qu'il faut affronter de face en répondant aux peurs, souvent légitimes, respecter les électeurs. Et il faut cesser de se pincer les lèvres en parlant des "populistes", qui sont en-fait de plus en plus 'populaires'.

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