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1er mai: les policiers ont-ils été à la hauteur ?

Le 1er mai s’est finalement plutôt déroulé dans le calme à Paris et en région même si dans la capitale, en tout début d’après-midi, des incidents ont eu lieu en tête de cortège. Bilan de cette journée-test pour le Ministère de l’Intérieur : les forces de l’ordre ont-elles été à la hauteur ?

Oui. La nouvelle doctrine du maintien de l’ordre a été appliquée. Et elle donne des résultats. Interpellation rapide et musclée des casseurs. La police n’a pas été débordée. Les hommes ont pris des initiatives sans attendre de consignes de leur hiérarchie. Les casseurs, 1000 à 2000 blackblocs et quelques centaines d’ultra-jaunes. Ils étaient dans le cortège de tête composé de 15 000 personnes, cortège situé en amont de celui des syndicats. Philippe Martinez le leader de la CGT a été exfiltré un moment et a dénoncé une répression policière. C’est de bonne guerre avec les forces de l’ordre, mais ils ont agi ainsi pour que le syndicaliste ne soit pas pris en étau avec les casseurs devant et le gros des troupes de la CGT et de Solidaire derrière. Seul bémol : les choses se sont faites sans beaucoup de ménagement avec tir de gaz lacrymogène. La tension était forte entre les policiers et les casseurs. Il fallait les empêcher d’investir le défilé. Ce qu’ils ont tenté de faire entre 13h et 14h. Ensuite, les militants des divers syndicats et les gilets jaunes ont pu défiler globalement dans le calme.

Donc les forces de l’ordre ont réussi leur mission. Mais Christophe Castaner a dit hier soir que les casseurs avaient volé le 1er mai aux syndicats. La victoire aux casseurs alors ?

Christophe Castaner fait de la mauvaise communication. Il aurait pu dire « grâce à la police, on ne vous a pas volé le 1er mai ». Mais en termes d’image, c’est vrai qu’il restera de cette fête du Travail le sentiment désagréable qu’on ne peut plus manifester dans la joie, tranquillement en France. Hier, les syndicats contestataires n’ont pas pu faire entendre leurs revendications. Ce qui marque les esprits : le dispositif policier hors norme, l’utilisation des drones, les plus de 15 000 contrôles préventifs à Paris, les 330 interpellations et les 210 gardés à vue. On retiendra aussi de ce 1er mai que les gilets jaunes étaient souvent plus nombreux que les gilets rouges des syndicats, surtout dans les petites villes. Preuve que dans notre pays la réponse ne doit pas être policière. Elle doit être politique. Et le message d’hier, c’est que cette réponse se fait toujours attendre.

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