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"Qu'on aime ou pas Donald Trump, Macron a compris qu'il fallait traiter avec lui"

Par Benjamin Jeanjean

Avocat et président de l’association France Amérique, Jean-Claude Beaujour était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour évoquer la visite d’Emmanuel Macron aux États-Unis.

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C’est une visite d’État particulièrement scrutée qui se déroule en ce moment même à Washington, la première même depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. En recevant son homologue Emmanuel Macron, qui l’avait lui-même reçu à Paris pour le 14 juillet, le président américain réaffirme le lien qui unit les deux pays selon Jean-Claude Beaujour, président de l’association France Amérique et invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi. "Les États-Unis reconnaissent la France comme un interlocuteur majeur en Europe. Il n’y a jamais eu de grosse brouille entre nous, il peut y avoir des désaccords sur certains sujets – et c’est normal –, mais on constate la reconnaissance d’une France plus forte qu’elle ne l’était ces derniers temps", assure-t-il d’emblée.

Selon lui, le style particulier de Donald Trump et son caractère instable ne doit pas empêcher Emmanuel Macron de discuter avec lui. "Ce que n’ont pas compris certains, c’est qu’une histoire politique n’est pas une histoire d’amour personnelle. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas Donald Trump, c’est le président des États-Unis et il faut traiter avec lui. Emmanuel Macron l’a compris. Il fallait traiter avec lui, y compris en le prenant comme il est, c’est-à-dire ne pas hésiter à établir un rapport de force. Je me souviens qu’on s’était dit au soir de son élection que ce serait une présidence musclée. Cela veut dire qu’il faut en face de lui des interlocuteurs décidés, ce qu’Emmanuel Macron a compris", déclare-t-il.

"Donald Trump n’a pas intérêt à forcer le pas"

D’autant plus que pour Jean-Claude Beaujour, les États-Unis ont aujourd’hui tout intérêt à maintenir cette relation. "Il y a le sujet du climat et celui du nucléaire iranien. Que peut dire Emmanuel Macron face à un Donald Trump qui a des positions très fortes sur ce sujet ? Il ne faut pas oublier également que les États-Unis ont des intérêts en Europe et en France, que nous faisons vivre des entreprises américaines par le biais d’investissements français, et que le volume d’affaires entre les deux pays est de 120 milliards de dollars ! Ce n’est pas rien. Il y a le risque de voir les Gafa taxés, et ces derniers viennent en Europe non seulement pour son marché mais aussi pour accéder à d’autres marchés comme l’Afrique. Pour toutes ces raisons, le président américain n’a pas intérêt à trop forcer le pas", pense-t-il.

Enfin, cette réception est aussi l’occasion pour Donald Trump d’envoyer un message au monde entier. "En recevant ainsi Emmanuel Macron, Donald Trump peut dire ainsi qu’il a un allié en Europe, et de fait Macron passe un peu comme le représentant de l’Europe, même s’il n’a bien sûr pas mandat pour s’exprimer au nom de celle-ci", affirme-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Jean-Claude Beaujour dans le Grand Matin Sud Radio

 

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