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Patrice Franceschi : "Raqqa est un chaos absolu, c'est Berlin en 1945"

Par La Rédaction

L'aventurier et écrivain Patrice Franceschi était ce vendredi l'invité de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio. 

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Tout juste de retour de Raqqa (Syrie), qui vient d'être reprise aux combattants jihadistes de l'État islamique, l'aventurier et écrivain Patrice Franceschi nous décrit la situation sur place et nous parle des défis à venir dans la région, mais aussi en France face à ce qu'il nomme "l'islamo-fachisme".

"Malgré la fin de Daech qui approche, la guerre idéologique n'est pas terminée"

Grand habitué des théâtres de guerre, qu'il a pu arpenter au détour de ses missions humanitaires, Patrice Franceshi se trouvait aux côtés des forces arabo-kurdes lors de la chute de la désormais ex-capitale autoproclamée de Daech. Il raconte le désastre sur place. "Raqqa est un chaos absolu, c'est Berlin en 1945", affirme-t-il ainsi, confirmant que "la ville est tombée". "Il peut toujours surgir des survivants ici ou là mais en gros, la ville est tenue", insiste-t-il, précisant qu'elle "est entièrement minée et piégée" et qu'il "se passera beaucoup de temps avant que les civils puissent revenir".

 

 

Qu'en est-il du sort des jihadistes français ? Combien sont-ils ? "Au moment où Raqqa est tombée, il y avait un certain mystère autour de ça. Il y a eu des accords passés avec les Kurdes pour sauver les derniers civils qui servaient de boucliers humains et pour qu'un certain nombre de jihadistes locaux puissent rejoindre les autres dans d'autres zones. Et, peut-être que se sont glissés là-dedans des Français", nous répond-il avec incertitude. "Ce qui est certain, c'est que beaucoup ont été tués, donc le stock de ceux qui étaient présents a largement diminué", tient-il toutefois à préciser. "Ce ne sera plus un centre opérationnel de décisions pour des attentats en France mais, malgré la fin de Daech qui approche, la guerre idéologique est encore en cours, ce n'est pas terminé", nuance-t-il.

Que Raqqa soit tombée ou pas, de toute façon, les attentats ne sont pas une réplique à ce que l'on fait

"On ne craint pas un tel ennemi, on le combat. Je refuse d'utiliser le mot 'crainte', c'est ce qu'ils veulent. Nous sommes attaqués, nous nous défendons, c'est mieux de faire comme ça, comme Churchill en 1940", ajoute-t-il par ailleurs. "Ils ont gagné s'ils introduisent chez nous la peur, il faut mener le combat ! Encore une fois, c'est un combat d'abord idéologique et cette idéologie s'est répandue partout, notamment en France et en Europe", surenchérit-il. "Que Raqqa soit tombée ou pas, de toute façon, les attentats ne sont pas une réplique à ce que l'on fait", poursuit-il. "Ce serait vraiment se tromper radicalement sur leur mentalité que de penser que les attentats en France sont une réplique à une agression que l'on mènerait sur le terrain", insiste-t-il encore. Et l'intéressé de conclure : "Nous nous défendons depuis le début (...) tout ce qui n'est pas Daech est attaqué par Daech (...) les chrétiens et les juifs font partie du lot et les musulmans aussi qui ne sont pas comme eux. Ils ont déclaré la guerre au monde entier".

Écoutez l'interview de Patrice Franceschi, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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