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Merkel fragilisée, coup de force de l’Italie… Où en est le rêve européen de Macron ?

Angela Merkel est plus fragilisée que jamais en Allemagne. Un coup dur pour les ambitions européennes d’Emmanuel Macron ?

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Emmanuel Macron avait construit toute sa stratégie autour d’un réenchantement du rêve européen. Souvenez-vous de sa campagne : l’Europe était notre seul horizon acceptable, tout le reste n’était que repli. Et comme il est loin d’être aveugle, il savait que ça ne suffirait pas, même à ceux qui s’étaient convaincus depuis des années qu’il n’y avait pas d’alternative, que c’est cette Europe ou le chaos. Il nous avait donc vendu une réforme de l’Europe et ce slogan, surtout : l’Europe qui protège. Mais réformer un mastodonte de 28 États membres, dont tous ont des cultures, des histoires et des intérêts différents, ce n’est pas évident.

Depuis un an, malgré le lyrisme de ses discours, Emmanuel Macron n’avait strictement rien obtenu. Pire, il s’était vu imposer une fin de non-recevoir pour son projet de budget de la zone euro par huit pays, dont les Pays-Bas et le Danemark. Quant à Angela Merkel, elle avait savamment fait traîner, pour éviter d’humilier la France par un refus, tout en ménageant son opinion. Mais paradoxalement, le projet d’Emmanuel Macron vient d’être repêché. Et c’est grâce aux déboires d’Angela Merkel.

La chancelière était menacée par ses alliés de la CSU d’une sécession sur la question des migrants. Pour obtenir l’aide de la France, elle a concédé l’idée d’un budget, mais sans aucune précision chiffrée. On est pour l’instant dans le symbole. Et sur les migrants, le sommet des 28 et 29 a permis de faire avancer quelques propositions : les centres d’accueil hors UE, la remise en cause du règlement de Dublin… Mais le plus intéressant, c’est que tout cela n’a été obtenu que par le coup de force des Italiens. En refusant d’accueillir l’Aquarius, ils ont forcé les autres États membres à cesser de faire l’autruche. Preuve que dans cette UE à 28, seul le rapport de force peut faire avancer les choses.

Mais les difficultés d’Angela Merkel pourraient rendre les choses plus compliquées. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Même l’éviction de la Mannschaft de la Coupe du Monde met fin à la supériorité allemande. Emmanuel Macron devrait en tenir compte, lui qui a tout bâti autour de ce mythe du couple franco-allemand. Il faudrait qu’il sache agréger autour de lui, plutôt que d’insulter ceux qui pensent mal. Il faudrait qu’il entraîne ceux qui veulent une Europe qui protège vraiment.

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