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L’Obamacare toujours en place malgré les promesses de Donald Trump

Par Benjamin Rieth avec AFP

La réforme de santé voulue par le président américain reste bloquée au Congrès, provoquant l’exaspération de Donald Trump.

Donald Trump dans le bureau Ovale de la Maison Blanche

Encore un échec pour Donald Trump face à l’Obamacare. La loi qui devait permettre d’abroger la mesure emblématique de son prédécesseur, Barack Obama, a été rejeté faute de majorité parmi les sénateurs Républicains. D’un côté, les ultra-conservateurs ont dénoncé un "Obamacare light", de l’autre, les républicains modérés se sont inquiétés d'un retour en arrière trop brusque. Le plan d’abrogation et de remplacement simultané a donc été enterré lundi soir après l'officialisation de l'opposition de quatre sénateurs républicains, ce qui empêchait mathématiquement le texte de recueillir les 50 voix, sur 100, requises.

Un plan B loin de convaincre

Le président américain Donald Trump a cherché mardi à sauver la face sur l'une de ses plus importantes promesses de campagne. À deux jours du marqueur symbolique des six mois de mandat, Donald Trump a exprimé son exaspération face au blocage de la réforme du système de santé, alors qu'en janvier dernier, la Maison Blanche tablait sur une adoption rapide, peut-être dès janvier ou février, comme symbole du retour au pouvoir du parti républicain. "Tous les démocrates nous ont laissés tomber et quelques républicains. La plupart des républicains ont été loyaux, formidables et ont travaillé très dur. Nous serons de retour !", a écrit Donald Trump sur Twitter. Il a dénoncé l'obstruction des démocrates, bien que la loi ait été "tuée" par des membres de son camp.

Le projet de réforme républicain ne visait pas à abroger entièrement la loi démocrate sur la couverture maladie de 2010, qui en sept ans est devenue une loi relativement populaire, au fur et à mesure que des millions de personnes en bénéficiaient. L'architecture alors créée était plus ou moins conservée par le plan républicain afin d'éviter que des millions d'Américains ayant eu accès aux soins grâce à Obamacare ne se retrouvent soudainement sans assurance. Mais des coupes importantes dans le budget de la santé étaient néanmoins prévues, tout comme la suppression de protections pour les assurés.

18 millions de personnes privées de couverture maladie

Le plan B, annoncé lundi soir par Mitch McConnell, le chef de la majorité sénatoriale, consistera donc à voter sur une abrogation simple d'éléments centraux d'Obamacare, notamment l'obligation individuelle de s'assurer et les aides financières aux ménages les plus modestes, à l'issue d'une période de transition de deux ans. Le Congrès aurait alors ces deux années pour élaborer une hypothétique réforme de remplacement. L'astuce est que les sénateurs ont déjà voté en faveur de cette abrogation pure, en 2015... mais à l'époque, le président s'appelait Barack Obama, et les républicains pouvaient se permettre ce geste symbolique en sachant pertinemment que le démocrate mettrait son veto. Cette fois, en revanche, Donald Trump promulguerait la loi, ce qui aurait des conséquences bien réelles pour les Américains.

Quelque 18 millions de personnes se retrouveraient sans couverture maladie dans l'année suivant l'abrogation, a estimé le Bureau du budget du Congrès. En outre, le marché des assurances privées serait immédiatement plongé dans l'incertitude, sans savoir ce que le Congrès concocterait pour la suite. Sans compter que les élections législatives de novembre 2018 pourraient rebattre les cartes et faire basculer la majorité parlementaire. Les modérés républicains pourraient donc prendre la lourde décision de voter contre ce plan B, donnant le coup de grâce à un engagement républicain vieux de sept ans. Déjà, au moins deux ont annoncé leur opposition, Susan Collins et Shelley Moore Capito. "Je ne suis pas venue à Washington pour faire du mal aux gens", a déclaré cette dernière.

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