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La conférence internationale de recherche sur le sida s’ouvre à Paris  

Par Benjamin Rieth avec AFP

À partir de dimanche, Paris devient la capitale de la lutte contre le sida avec en toile de fond les inquiétudes suite aux coupes budgétaires prévues par Donald Trump.

sida baisse contamination
Faut-il vraiment se réjouir de la baisse du nombre de contaminations en France ? (AFP)

Dès dimanche, Paris accueille toute la fine fleur de la recherche mondiale sur le sida. La conférence internationale de recherche se tient jusqu’à mercredi au Palais des Congrès. Parmi les questions qui seront abordées, celle du financement devraient être dans de nombreuses têtes alors que le président américain a prévu plusieurs coupes budgétaires. Les chercheurs ont d’ailleurs donné le ton d’entrée en publiant une "Déclaration de Paris" pour exprimer leurs craintes. "Pas de fin du VIH sans la recherche et pas de recherche sans des investissements pérennes", proclame ce texte sans citer nommément les États-Unis de Donald Trump.

Les États-Unis, plus gros contributeurs de la lutte contre le sida

"Des vies risquent d'être perdues inutilement", s'inquiète la chercheuse sud-africaine Linda-Gail Bekker, présidente de l'International AIDS Society (IAS), qui coorganise la conférence avec l'agence française de recherche sur le sida, l'ANRS. Les États-Unis sont historiquement le plus gros contributeur à la lutte contre le sida, et de loin. À eux seuls, ils représentent plus des deux tiers des financements gouvernementaux internationaux. L'an dernier, ils ont consacré 4,9 milliards de dollars - soit 4,2 milliards d'euros - à des programmes de lutte contre le sida, très loin devant le Royaume-Uni – qui finance à hauteur de 645,6 millions -  et la France - 242,4 millions.

Or, le président Donald Trump a proposé de réduire ces dépenses dans le budget 2018, actuellement en discussion au Congrès, pour un montant global évalué à plus d'un milliard de dollars par l'ONG américaine Health Gap.Il faut "réduire les financements de plusieurs programmes de santé, dont certains concernent le sida, en considérant que d'autres donneurs devraient augmenter leur contribution", a écrit  Donald Trump en mai dans un projet de budget. Parmi les coupes envisagées, une baisse de 17% de la contribution américaine au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elle ne se monterait plus qu'à 1,13 milliard de dollars, soit 222 millions de moins qu'en 2017.

200 000 nouvelles infections

Si elles sont adoptées par le Congrès, ces coupes priveront 830 000 patients, essentiellement africains, d'antirétroviraux, traitements qui empêchent le développement du virus, estime la Kaiser Family Foundation. Elles entraîneront en outre 200 000 nouvelles infections, prévoit cette organisation américaine à but non lucratif spécialisée dans les politiques de santé.

Autre inconnue : le budget consacré au Pepfar, le programme initié en 2003 par George W. Bush et qui permet à plus de 12 millions de patients de bénéficier de traitements antirétroviraux. "On ne parle pas d'un simple risque de ralentissement de la lutte contre le sida : ces coupes budgétaires pourraient entraîner un vrai revirement par rapport aux progrès que nous avons faits", insiste Linda-Gail Bekker, pour qui ce serait "une tragédie". Car ces progrès sont notables : depuis 2005, le nombre de morts de maladies liées au sida a été divisé par deux dans le monde, a annoncé jeudi l'Onusida, le programme de coordination de l'ONU.

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