Retenu à l'hôpital militaire du Caire (Égypte), où il aura passé l'essentiel de ses 6 années de détention, l'ancien président égyptien Hosni Moubarak a été libéré ce vendredi. Avec cette libération, annoncée par l'avocat de l'ex-dirigeant, c'est tout un pan de la révolution de 2011 qui disparaît alors que des acteurs majeurs du mouvement de la place Tahrir se trouvent toujours dans les geôles égyptiennes.
Ayant régné sur le pays d'une main de fer pendant 30 ans, Hosni Moubarak avait quitté le pouvoir précipitamment en février 2011, sous la pression de la rue alors que le printemps arabe battait son plein en Égypte. Un départ qui avait fait naître chez la population l'espoir de l'avènement d'un pays plus libre et démocratique. Ces aspirations nées de la révolution avaient débouché, en juin 2012, sur l'élection de l'islamiste Mohamed Morsi à la présidence, mais ce dernier avait finalement été destitué par un coup d'État du général Abdel Fattah al-Sissi devenu président par la suite.
Jugé notamment pour des meurtres de manifestants pendant les événements de 2011, M. Moubarak avait été condamné à la prison à vie en 2012 avant d'être blanchi en 2014. Son acquittement avait finalement été confirmé par la cour de Cassation le 2 mars dernier. La fin de ce feuilleton judiciaire sonne donc le glas de la révolution. En plus de l'ancien président, son ex-ministre de l'Intérieur, Habib al-Adly, dont l'image était associée à la terreur et aux abus du pouvoir, a aussi été acquitté des accusations de meurtres durant les manifestations.
Depuis que l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ex-chef de l'armée, a destitué Mohamed Morsi en 2013, l'Égypte connaît de nouveau un régime autoritaire qui élimine toute forme d'opposition. Des dérives dénoncées par de nombreux détracteurs qui pointent les similitudes entre l'actuel dirigeant et Hosni Moubarak, déplorant l'échec et l'inutilité du mouvement de 2011.