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Claire Chazal : "Pour Fabius et le sang contaminé, je n'étais pas forcément à la hauteur"

Par Benjamin Jeanjean

Invitée de l’émission Les Clefs d’Une Vie sur Sud Radio, l’ancienne présentatrice de journaux télévisés Claire Chazal est revenue sur certains moments de sa carrière.

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Près de 25 ans à la tête du journal de 20h de TF1 les week-ends, et avant ça sur Antenne 2. Dire que Claire Chazal est une figure marquante de la télévision de ces vingt dernières années est un euphémisme. Celle qui a présenté son dernier "JT" à TF1 en 2015 était l’invitée de l’émission Les Clefs d’Une Vie ce jeudi sur Sud Radio pour évoquer certains aspects de sa carrière, notamment sa célébrité.

"En faisant le journal de la nuit à Antenne 2, je sentais bien que je commençais à devenir un personnage public à une modeste échelle. TF1 a décuplé ça car TF1 était un média extrêmement puissant, les journaux rassemblaient plusieurs millions de téléspectateurs. Le dimanche soir, j’avais très souvent 10 millions ! Rentrant dans les foyers de millions de gens, j’ai eu ce statut de personnage public. Mais cette notoriété ne m’a jamais pesé, elle a toujours été un plus chaleureux pour moi", assure-t-elle.

"J’ai eu plus de libertés à TF1 qu’à Antenne 2, où il y avait beaucoup de lourdeur"

Quant à la supposée non-indépendance éditoriale de la rédaction de TF1 par rapport à sa direction, la journaliste tient à mettre les choses au clair. "J’ai eu beaucoup plus de libertés en arrivant dans une chaîne privée comme TF1 qu’à Antenne 2 où il y avait beaucoup de lourdeur et de présupposés politico-syndicaux. Les gens étaient volontiers étiquetés et j’ai senti une difficulté et des pressions. À TF1, il n’y avait jamais la moindre instruction qui venait d’en haut. Nous avons fait nos journaux pendant 25 ans dans une totale indépendance. Nous étions conscients des enjeux, mais nous avons essayé d’être les plus équilibrés possibles. On ne peut jamais être totalement objectifs, mais on a été intellectuellement honnêtes et surtout très libres", affirme-t-elle.

En plus de 25 ans de présentation de journaux, la native de Thiers (Puy-de-Dôme) a évidemment interviewé de très nombreux invités. Un moment toujours délicat à appréhender, du moins au début. "L'exercice de l’interview est difficile, surtout qu’on a un journal à présenter et que l’invité n’a que quelques minutes devant lui. Qu’il soit artiste ou homme politique, le 20h constitue une très grande pression. Il faut que les questions aillent droit au but, et parfois on rate la première question. Avec le temps, ça s’est amélioré. Je n’ai pas de regret sur les grands rendez-vous où il y avait beaucoup d’enjeux personnels (Laurent Fabius, Dominique Baudis, Dominique Strauss-Kahn…). Ces gens-là m’ont fait confiance et j’avais cette obligation de neutralité, je n’avais pas envie d’être un procureur", déclare-t-elle avant de s’attarder plus particulièrement sur un souvenir.

"Toute la rédaction est venue me voir pour me dire que je devais être très dure"

"Je me souviens que lorsque Laurent Fabius est venu, dans les tout premiers temps de TF1, pour l’affaire très dramatique du sang contaminé, toute la rédaction est venue me voir pour me dire : "Il faut que tu sois dure ce soir, très très dure". Je n’ai pas été capable de l’être, je peux le dire, et le dossier était d’ailleurs très compliqué sur le plan technique. Je pense que je n’ai pas forcément été à la hauteur, mais rétrospectivement il a été blanchi et je me dis que je n’ai pas eu tort de ne pas l’accabler", glisse-t-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Claire Chazal dans Les Clefs d’Une Vie

 

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