À la tête du programme Koh-Lanta depuis 2002, Denis Brogniart est aujourd’hui l’une des plus grandes figures du paysage audiovisuel français. Alors que l’émission rencontre un beau succès tous les vendredis soirs, le journaliste-animateur se réjouit de cette situation et en explique les raisons au micro de Sud Radio. "Il y a déjà un concept extrêmement fort qui plaît aux gens. Puis il y a un double niveau de lecture. Par procuration, vous voyagez. Cette année, on permet aux gens de découvrir les Fidji, alors qu’il n’y a pas 0,01% de la population française qui ira un jour découvrir ce pays qui est à 16 000 kilomètres et 25 heures d’avion. Et puis il y a aussi la procuration de l’aventure. On rêve tous un jour dans sa vie, soit de manière virtuelle dans sa tête, soit en ayant envie de passer à l’action, d’être Robinson Crusoé sur une île déserte. Eh bien là, tranquillement installé dans votre canapé avec une bonne pizza ou un bon dîner, avec des candidats qui vous ressemblent, qui ressemblent à vos proches ou à des gens que vous n’aimez pas forcément dans votre cercle professionnel ou amical, vous partagez cette aventure et vivez avec eux. Je crois que c’est ça qui fait que ça fonctionne bien depuis 2002", explique-t-il.
L’une des raisons de la longévité de Koh-Lanta réside notamment, selon lui, par la capacité de l’émission à se réinventer chaque année. "On garde le concept qui fonctionne bien : jeu de confort, épreuve d’immunité et conseil. Mais on apporte chaque année des nouveautés qui sont bien souvent éphémères. Les trois équipes et l’anneau d’or, ça n’est arrivé qu’une seule fois. Le paradis perdu de cette année, ça ne reviendra pas. Quand on surprend les candidats dans un premier temps, par ricochet on surprend les téléspectateurs et je pense que c’est important pour éviter le phénomène de lassitude avec deux Koh-Lanta par an", précise-t-il.
"Pourquoi voulez-vous qu’on aille bidonner ?"
Alors que les détracteurs de l’émission font régulièrement planer des soupçons de triche de la production pour avantager tel ou tel candidat, Denis Brogniart rejette toute malhonnêteté. "C’est rare d’avoir un business où vous avez instantanément plusieurs millions de gens qui sont capables de capter. Vous imaginez qu’on serait là 17 ans après s’il y avait de la triche ? Vous pensez bien que certains candidats, notamment ceux qui partent les premiers, sont un peu frustrés voire aigris. Ils seraient les premiers à balancer… En tout cas, c’est aussi mon rôle d’arbitre qu’il y ait une équité absolue, et c’est ce que je leur dis en arrivant. On n’a pas besoin de ça ! C’est tellement fort naturellement, pourquoi voulez-vous qu’on aille bidonner ? Dans les 20 candidats qui arrivent, je me fous complètement de savoir qui va gagner, que ce soit un jaune, un rouge, un garçon, une fille, un jeune ou un moins jeune !", assure-t-il.
"Ils se retrouvent dans des week-ends de Koh-Pains"
L’animateur se félicite par ailleurs de l’esprit de camaraderie qui unit les candidats après la fin de l’aventure. "Je garde de bons rapports avec eux, j’aime les revoir et ils ont mes coordonnées. Il n’y a pas très longtemps, l’un des candidats, Martin, s’est marié et on s’est retrouvés avec quelques membres de la production et quelques candidats, c’était sympa. Indépendamment de moi, ce qui me fait plaisir, c’est qu’ils se réunissent une ou deux fois par an, dans ce qu’ils appellent les week-ends de Koh-Pains ! Ils se retrouvent toutes saisons confondues avec un vrai sentiment d’appartenance. Il y a une famille de ceux qui ont fait Koh-Lanta, et ils adorent partager", déclare-t-il.
Réécoutez en podcast l’interview de Denis Brogniart dans le 10h-12h de Sud Radio