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Fichés S : maires et policiers pas forcément d'accord sur l'accès au fichier

Par Benjamin Jeanjean

Alors que l’accès à l’identité des personnes fichées S installées sur leur commune est réclamé par de nombreux maires en France, les syndicats de police, eux, se méfient.

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En proie au spectre du terrorisme depuis plusieurs années maintenant, la France ne cesse de voir ressurgir au gré des attaques ou tentatives d’attaques le débat sur l’utilisation du désormais fameux fichier S, regroupant les individus à caractère dangereux sur le territoire national. Ces derniers mois, de nombreux maires se sont élevés pour réclamer aux services de renseignement l’accès à ce fichier S en ce qui concerne les individus situés sur le territoire de leur commune, par souci de prévention et de sécurité selon eux.

C’est notamment le cas de Jean-Didier Berger, maire (Les Républicains) de Clamart. "L’État nous dit qu’il a des informations fiables qui lui permet de penser qu’une personne est dangereuse, mais il refuse de nous dire qui est dangereux ! Dans la vie quotidienne, ça peut avoir des répercussions très importantes, et si un jour un événement grave se passe dans une crèche, une école, une association, un équipement sportif ou culturel, on le regrettera amèrement", prévient-il au micro de Sud Radio, alors que près de 450 détenus radicalisés vont sortir de prison à l’horizon 2019.

Mais ce point de vue n’est pas partagé par les syndicats de police. La fiche S (ou fiche de prévention de la radicalisation à caractère terroriste) étant un outil policier basé sur des suspicions, élargir son accès pourrait être problématique selon le porte-parole du syndicat des cadres de la sécurité intérieure, Christophe Rouget, qui redoute notamment l’usage qui en serait par des entreprises privées, de plus en plus nombreuses dans les mairies. "Aujourd’hui dans les mairies, beaucoup de services sont externalisés avec des sociétés privées de nettoyage, de cantine, de chauffeurs de bus, etc. Toutes ces personnes-là sont dans des entreprises privées, est-ce qu’on va aussi donner ces informations aux entreprises privées ? C’est un débat sans fin, beaucoup plus compliqué à mettre en œuvre que la simple question de savoir s’il faut donner ces informations...", rappelle-t-il.

Aujourd’hui, on estime à 20 000 le nombre de personnes inscrites au fameux fichier S.

Propos recueillis par Charles Bonnaire

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