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Détenus radicalisés : "Ne pas avoir une confiance absolue dans l'enfermement"

Par Jérémy Jeantet

Dominique Raimbourg, ancien député PS et ancien président de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale, était l'invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio.

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450 détenus radicalisés, incarcérés pour des faits de droit commun, doivent sortir de prison d'ici la fin de l'année 2019. C'est ce qu'a annoncé la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Un chiffre qui inquiète et "qu'on ne peut que redouter", reconnaît Dominique Raimbourg, ancien député PS et ancien président de la Commission des Lois de l'Assemblée nationale, invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio.

Toutefois, explique-t-il, on a des outils qui permettent d'assurer la surveillance de ces individus à leur sortie de prison.

"On a des outils juridiques pour les surveiller, les tribunaux peuvent prononcer un suivi, les crédits de réduction de peine peuvent aussi être révoqués", a rappelé celui qui a écrit, avec Stéphane Jacquot, Prison, le choix de la raison, avant d'ajouter : "On a également des outils opérationnels de surveillance. Les services de renseignement se sont considérablement renforcés. Le gouvernement vient enfin d'expliquer qu'il donnait un rôle de coordination à la DGSI pour s'occuper des personnes les plus dangereuses."

Si le cas récent de l'attentat de Liège, perpétré par un individu sorti de prison en permission, donne un dramatique écho à l'annonce de la ministre, Dominique Raimbourg rappelle néanmoins qu'il "ne faut pas avoir une confiance absolue dans l'enfermement. On doit se souvenir de l'expérience de cette prison libanaise, où 500 détenus avaient réussi à devenir maîtres de la prison et fomenté un attentat à la bombe à Tripoli, au Liban. Il n'y a pas de bonne solution, il n'y a qu'une adaptation au coup par coup. Une surveillance à l'extérieur, avec pourquoi pas des assignations à résidence voire des interdictions de séjour, peut être efficace."

Et, en la matière, comme dans celle du renseignement pénitentiaire, des efforts ont été fournis, principalement depuis les attentats de novembre 2015, pour rattraper le retard accumulé ces dernières années : "On a mis en place un service de renseignements pénitentiaires qui peut se servir de techniques d’enregistrement, sonoriser des cellules. Ce n’est jamais à la hauteur de ce qu’on attend, mais l’effort est important. Des moyens sont mis en œuvre. Après, qu’ils soient efficaces à 100 %, personne ne peut le garantir."

Écoutez l'interview de Dominique Raimbourg, invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio au micro de Véronique Jacquier

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