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Pour l'un des avocats de victimes du nouveau Levothyrox, Agnès Buzyn dit "n'importe quoi"

Par Mathieu D'Hondt

Après les déclarations de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a dédouané ce mardi le laboratoire Merck, pourtant accusé de ne pas avoir assez informé ses patients quant aux risques du nouveau Levothyrox, des avocats de victimes ont tenu à lui répondre au micro de Sud Radio.

Levothyrox : pour l'un des avocats de patients, Agnès Buzyn dit "n'importe quoi"

Alors que le tribunal d'instance de Lyon a annoncé ce mardi que le premier procès au civil contre le laboratoire Merck (fabricant du Levothyrox) aurait lieu le 1er octobre 2018, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a déclaré dans le même temps sur notre antenne qu'il n' y avait "pas eu de fautes dans la procédure de changement" du médicament, dont la nouvelle formule remplacera définitivement l'ancienne courant 2018. De plus, selon elle, si des patients ont été contraints de consommer une nouvelle formule du Levothyrox sans en avoir été prévenus au préalable, c'est avant tout pour des raisons de législation puisque le système "n’est pas prévu pour informer les patients". 

"On ne modifie pas un médicament sans en informer la personne à qui il est destiné"

Une déclaration qui fait bondir Me Christophe Lèguevaques, l'un des avocats qui défend des patients ne supportant pas les effets secondaires du nouveau médicament. Joint par téléphone, l'intéressé dézingue l'argumentaire de la ministre et dénonce les propos de cette dernière. "Madame Buzyn est-elle devenue la porte-parole du Laboratoire Merck ou est-ce qu'elle est la porte-parole de ministère de la Santé ?", questionne-t-il avec ironie. "Il faudrait quand même revenir un peu à la réalité, il existe un code de la santé publique, des règlements européens, des directives européennes qui sont très clairs sur le sujet : on doit donner aux malades une information complète et précise pour justement assurer la sécurité des médicaments", poursuit-il, ajoutant que "la fameuse notice dans la boîte de médicament" reste "le meilleur moyen" pour "que les malades aient conscience de ce qu'ils prennent". "Dire aujourd'hui que le fabricant n'est pas tenu d'une action d'information, c'est n'importe quoi", assène-t-il avec fermeté.

Son collègue Me Jacques Levy ne dit pas autre chose et pointe lui aussi la responsabilité du laboratoire, coupable à ses yeux d'avoir trompé les patients. "On ne modifie pas un médicament sans en informer la personne à qui il est destiné. Ça s'appelle une tromperie et c'est la raison pour laquelle des personnes se sont trouvées en grande difficulté", poursuit-il, expliquant que "tous les malaises qu'ils (les patients) ont ressentis étaient incompréhensibles". Et l'avocat de critiquer à son tour la ministre qui, en défendant l'entreprise pharmaceutique Merck, n'est pas dans "son rôle", selon lui.

Propos recueillis par Félix Mathieu.

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