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"L'accident dure une ou deux secondes. Réapprendre à vivre, c'est des années"

Les chiffres de la sécurité routière pour 2018 seront dévoilés ce mercredi après-midi. Selon les estimations provisoires de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 3259 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine l'an dernier. Avec 189 décès de moins qu'en 2017, la mortalité routière de l'année 2018 est en baisse, mais reste trop élevée pour les associations de victimes. Elles demandent au gouvernement de faire plus pour la prévention. La vie de Julien a basculé dans un accident de voiture. 

Reportages Sud Radio de Clément Bargain et Christine Bouillot

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En 2004, Julien a 22 ans. Dans la voiture, c’est son meilleur ami qui est au volant: "Il a perdu le contrôle de son véhicule en virage à environ 100 km/h. Il est allé percuter un arbre, un platane. J'ai eu la boîte cranienne enfoncée."

"Mon corps ne fonctionnait plus. Je ne savais plus parler, ni écrire"

REPORTAGE - L'accident a changé la vie de Julien

 

 

Après 23 jours dans le coma, Julien se réveille sur son lit d’hôpital. "J'ai ouvert les yeux... Où suis-je? Qu'est-ce qui m'arrive?! J'étais attaché sur un lit. J'entendais un moniteur cardiaque, et autre respirateur..." Il réalise alors qu’il a été victime d’un accident de la route. Les séquelles sont nombreuses, "une partie de mon corps ne fonctionnait plus paralysée. Je ne savais plus parler, lire ni écrire. L'accident dure une ou deux secondes. Réapprendre à vivre, c'est des années". Pendant quatre ans, Julien vit dans un centre rééducation: il doit réapprendre à lire, écrire et compter.

Vivre avec "une mémoire de poisson rouge"

Son état physique s’est aujourd’hui amélioré, mais son accident laisse des traces. "Des problèmes de mémoire, se repérer dans l'espace... Être incapable prendre des notes, et avoir une mémoire de poisson rouge."  3259 personnes sont mortes sur les routes en 2018. Le gouvernement s’est fixé un objectif difficile à atteindre: passer sous la barre des 2000 morts en 2020.

80 km/h? "On n'en fera jamais assez" pour la sécurité routière

Les chiffres définitifs cette année seront particulièrement scrutés avec une donnée très attendue: l'impact de la limitation de vitesse à 80 km/h sur le nombre d'accidents. Alors que les départements seront autorisés à revenir aux 90 km/h s'ils le souhaitent, la volte-face du gouvernement fait bondir les associations de victimes des accidents de la route.

Julien Thibault a fondé l’association Victimes et citoyens Il regrette que le gouvernement n’aille pas jusqu’au bout de l’expérimentation des 80 km/h.

 

 

 

La responsabilité d'une boîte de nuit engagée? Relaxe requise faute de preuve

Beaucoup de monde attendu encore sur les routes dès ce soir pour le long weekend de l’ascension. Bison Futé voit rouge dès mercredi: un weekend placé sous haute surveillance. L'Ascension fait partie des weekends les plus meurtriers sur la route. Une discothèque qui a laissé repartir un client alcoolisé peut-elle être tenue responsable en cas d'accident mortel? Ce mardi à Montauban, un jeune conducteur de 20 ans était jugé pour homicide involontaire. Au volant de sa voiture, après une soirée très arrosée en boite de nuit, il a perdu le contrôle, tuant son ami qui était avec lui.

REPORTAGE - Ce mardi à l’audience, à ses cotés à la barre: le patron de la boite nuit. La justice lui reproche de pas avoir  empêché le jeune conducteur ivre de prendre la route.

 

 

La nuit du drame, quand les deux amis arrivent en boîte de nuit, ils ont déjà beaucoup bu. On leur sert pourtant quatre bouteilles de vodka. Le gérant de l'établissement estime qu'il ne peut pas empêcher ses clients de boire. Mais au moment de partir, leur état était tel que l'établissement aurait dû intervenir, selon l'avocate des parents de Kilian, maître Zoë Royaux: "Il faut prendre la mesure de sa part de responsabilité, quand on sert de l'alcool la nuit, on n'est pas en centre-ville où les gens peuvent rentrer à pied ou prendre un taxi. Il y a manifestement de la route pour rentrer chez soi. Et ce soir là: il ne s'est rien passé."

"Ça devrait être obligatoire de souffler"

Le jeune conducteur, à la barre, a redit qu'il se sentait en état de conduire ce soir là, malgré son taux d'alcool de 2,09 grammes relevé après l'accident. Alors, pour la mère de la victime, Stéphanie, la  discothèque est responsable, du fait de ne pas avoir empêché le jeune homme de prendre le volant. Son combat est désormais de faire changer la loi:  "Ils ne font pas souffler à l'entrée ni à la sortie. Evidemment, quand les gens ont trop bu, ils ne vont pas souffler, donc ça devrait être obligatoire". Hier à l'audience, trois ans dont 18 mois avec sursis ont été requis pour le jeune conducteur. En revanche, la relaxe de la boîte de nuit a été demandée par manque de preuve. Le jugement est attendu le 27 août prochain.

"On est tous un peu responsables. C'est facile de dire qu'on est contre les accidents devant les caméras, quand le Préfet vient avec trois gendarmes" - Maître Zoé Royaux

 

 

 

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