single.php

Après les eaux, la glace, la "double peine" des sinistrés des inondations

Par Mathieu D'Hondt

Après avoir subi les inondations il y a peu, certains franciliens sinistrés doivent désormais faire face au froid et au gel, notamment dans la commune de Jouy-le-Moutier (Val-d'Oise).

Thumbnail

Rarement la région parisienne n'aura été autant touchée par les intempéries. En effet, l'Île-de-France n'a pas été épargnée et alors qu'elle se remet à peine des récentes inondations, voilà qu'un épisode neigeux d'une forte intensité vient de la frapper, provoquant ainsi une forme de "double peine" pour certaines communes qui, après s'être retrouvées les pieds dans l'eau, doivent donc désormais affronter le froid et le gel ! C'est le cas notamment à Jouy-le-Moutier (Val-d'Oise), où plusieurs habitants craignent que leur domicile encore inondé subisse les affres des eaux gelées.

Joint par téléphone, Jean-Christophe Veyrine, maire de cette commune de près de 16 000 habitants, nous décrit une situation quelque peu ubuesque et surtout usante pour les riverains sinistrés, qui n'ont d'autre choix que d'attendre une amélioration des conditions climatiques pour reprendre une vie normale. "On enchaîne un peu les supplices de la météo puisque l'on a subi des inondations avec des crues importantes de l'Oise et, aujourd'hui, les mêmes victimes subissent les affres de la neige", indique le premier édile, ajoutant que cette situation "commence à faire un cumul difficile pour les personnes qui ont encore de l'eau chez elles". "Il y a des personnes qui ont, depuis 15 jours, de l'eau dans leur sous-sol et maintenant cette eau est à la limite de geler tellement il fait froid, donc il y a une forme d'usure chez ces personnes qui fatiguent car elles se réveillent la nuit pour voir si le niveau a baissé et vivent avec des chauffages d'appoint", poursuit-il. Et l'intéressé de souligner les risques de dégâts matériels. "Pour l'instant, ce n'est pas gelé dans les maisons parce qu'il y a quand même du chauffage mais il est vrai que les structures des maisons souffrent automatiquement de la pression de l'eau", explique-t-il ainsi.

"Psychologiquement, les habitants fatiguent. On les aide autant que l'on peut en leur mettant des barques à disposition, on leur fait les courses, on leur met à disposition des convecteurs électriques. Aujourd'hui, ils doivent mettre des bottes pour sortir de chez eux, puis des moon boots dès qu'ils touchent le sol et enfin des baskets ou autres quand ils arrivent au boulot", décrit-il par ailleurs, précisant qu'il reste encore "52 pavillons dans l'eau" et "7 à 8 familles évacuées qui ne dorment toujours pas chez elles".

La situation s'avère donc extrêmement délicate et les habitants ne sont pas encore au bout de leur peine, car le verglas a fait son apparition la nuit dernière, rendant les conditions de circulation encore plus difficiles qu'elles ne l'étaient auparavant.

Propos recueillis par Steven Gouaillier

L'info en continu
23H
22H
21H
20H
19H
18H
17H
16H
15H
14H
Revenir
au direct

À Suivre
/