Un nouveau rebondissement dans l’enquête sur l’affaire du petit Gregory. Un peu plus d’une semaine après la mise en examen des époux Jacob pour enlèvement et séquestration suivis de mort, Murielle Bolle a été interpellée par les gendarmes mercredi à son domicile de Granges-sur-Vologne, dans les Vosges, vers 11 heures. En ré-interrogeant Murielle Bolle, dont l'ADN a été prélevé une nouvelle fois il y a deux semaines, les enquêteurs tentent de reconstituer ce que l'accusation considère comme un "acte collectif". "Vous avez le corbeau, vous avez les guetteurs, vous avez celui qui enlève l'enfant, vous avez celui qui va tuer l'enfant. Je pense que ceci va se confirmer dans les semaines et les mois à venir", estimait la semaine dernière Me Thierry Moser, avocat des parents de Grégory.
Une rétractation en une nuit
En 1984, alors âgée de 15 ans, Murielle Bolle avait apporté un témoignage-clé dans l’enquête sur la mort du petit Grégory, retrouvé noyé, les pieds et poings liés, dans la Vologne. Au cours d'une première garde à vue de 24 heures puis devant le juge d'instruction, l’adolescente avait alors affirmé qu'elle était dans la voiture de son beau-frère Bernard Laroche et qu'il était passé chercher Gregory chez ses parents. La jeune fille avait précisé être restée dans le véhicule pendant qu'il déposait le garçon chez un ami de la famille, pensait-elle. Murielle Bolle s'était ensuite rétractée après une nuit passée au sein de sa famille assurant que les gendarmes l'avaient menacée d'un placement en maison de correction et d'une inculpation pour complicité, pour obtenir ses aveux. Bernard Laroche avait lui été interpellé puis remis en liberté en 1985, avant d'être tué par le père de Grégory, Jean-Marie Villemin, son cousin.
En juin, après un spectaculaire rebondissement dans cette enquête de plus de trente ans, deux nouvelles personnes ont été mises en examen pour l'enlèvement et la séquestration du petit Grégory, suivis de sa mort : Marcel et Jacqueline Jacob, 72 ans, grand-oncle et grand-tante de Grégory. Interpellés, placés quatre jours en détention, ils résident depuis une semaine dans des endroits séparés, tenus au plus strict secret, placés sous contrôle judiciaire.