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Affaire Grégory : "C'est finalement assez limpide, même si on ne sait toujours pas qui l'a tué"

Par Jérémy Jeantet

La journaliste Patricia Tourancheau était l'invitée du Grand Matin Sud Radio.

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Grégory - La machination familiale. C'est le titre du nouvel ouvrage (Seuil) de la journaliste Patricia Tourancheau qui revient sur la plus grande énigme judiciaire du XXe siècle.

"Depuis le début, on sait que c'est une histoire familiale, c'est ce qui est incroyable, a-t-elle indiqué. On sait que, dans cette famille, il y a un corbeau maléfique à deux têtes, à deux voix (...) qui révèle des secrets de famille et menace Jean-Marie Villemin, [le père du petit Grégory, NDLR]. Ce corbeau à deux voix est apparemment le même que celui qui a envoyé la lettre de revendication du crime."

Les preuves matérielles manquent, parce qu'elles ont été soit effacées, soit souillées

Ce fait divers de 1984 ne cesse, depuis, par ses multiples rebondissements, de passionner la France entière. Et encore récemment puisque l'enquête a connu de nouveaux rebondissements l'année dernière : "La justice, aujourd'hui, sur la foi d'expertises en écriture, suspecte Jacqueline Jacob, la grande-tante de Grégory, d'avoir écrit deux lettres anonymes du corbeau et soupçonne son mari, Marcel Jacob, d'avoir passé des coups de fil. Tous ces gens sont mis en examen, ainsi que Muriel Bolle, la belle-sœur rousse de Bernard Laroche, pour enlèvement et séquestration suivi de mort de Grégory. Mais, malheureusement, les preuves matérielles manquent parce qu'elles ont été soit effacées, soit souillées, soit parce que c'est trop vieux, que la police scientifique n'était pas au point à l'époque."

 

L'hypothèse à laquelle adhère Patricia Tourancheau est celle du témoignage initial de Muriel Bolle, à l'époque, avant qu'elle ne se rétracte, visiblement sous la pression familiale : "Muriel Bolle disait ‘Bernard Laroche est venu me chercher en voiture à la sortie du collège, on est allé sur les hauteurs de Lépanges, il a pris un petit garçon avec un bonnet, on est allé à Docelles. Il est sorti de la voiture avec le petit garçon et il est revenu tout seul. Après on est rentrés’. Elle a répété ce témoignage trois fois, y compris devant le juge Lambert à l’époque. Le juge Lambert inculpe Bernard Laroche pour assassinat, le met en prison. Et il ne met pas de mesure de protection pour la petite. Elle sort, elle va chez elle. Et tout le monde lui tombe dessus, c’est de sa faute si Bernard Laroche est en prison. Aux obsèques de Bernard Laroche, son père lui montre le corps de Bernard Laroche et lui dit que c’est de sa faute."

On ne sait toujours pas qui a attaché le petit Grégory, comment il a été tué et qui l'a jeté à la Vologne

"Même rétractés, ces aveux sont corroborés par plusieurs témoignages, ajoute-t-elle, notamment une fermière qui habitait à côté de chez les Villemin, sur les hauteurs de Lépanges-sur-Vologne, Mme Claudon, qui n’a rien dit à l’époque parce qu’elle était avec son amant et qu’ils n’avaient rien à faire sur un petit chemin. Mais le soir du crime, vers 17h17, ils ont croisé une voiture juste à côté de la maison du petit Grégory. Ils décrivent une voiture verte, comme celle de Bernard Laroche, avec un homme qui ressemble à Bernard Laroche et une jeune femme rousse à ses côtés. Il y a des collégiennes aussi qui ont vu Muriel ne pas prendre le car et monter dans la voiture de son beau-frère. Le chauffeur du car dit qu’elle n’était pas là non plus."

Autant d'éléments qui lui font dire que, "finalement, c’est assez limpide, même si on ne sait toujours pas qui a attaché le petit Grégory, comment il a été tué, est-ce que c’est une piqûre d’insuline ou autre chose, et qui l’a jeté à la Vologne".

Écoutez l'interview de Patricia Tourancheau, invitée du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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