Restaurer la compétitivité des entreprises françaises, c’est l’une des grandes batailles du gouvernement. Pour y parvenir, Bruno Le Maire travaillerait sur une nouvelle baisse de charges sur les salaires.
Et il est probable qu’Edouard Philippe, le Premier ministre, en remette une couche ce matin lors du conseil national de l’industrie, conseil au cours duquel il va prononcer un discours.
Mais, contrairement à ce qui se faisait jusqu’ici, notamment avec les dispositifs zéro charges, ou encore avec le CICE, crédit impot compétitivité et emploi, il n’est plus question de réserver ces baisses de charges aux seuls petits salaires. L’argument est simple : les nouvelles industries naissantes, essentiellement dans l’Internet, le high-tech, font appel à des compétences plus élevées, selon Bruno Le Maire, des compétences qui jusqu’ici, à cause de leurs niveaux de rémunération, passaient loin au dessus des radars des dispositifs actuels.
D’après ce qui fuite de Bercy ou de Matignon, tous les salaires, jusqu’à 3 fois le SMIC, pourraient être concernés, alors que jusqu’ici, les plafonds se situaient bien en-dessous. Bien entendu, ces baisses de charges profiteraient aux employeurs. Il n’est pas question ici d’augmenter le pouvoir d’achat, mais de réduire le coût du travail, pour redonner de la compétitivité aux entreprises françaises, soumises à rude concurrence.
Le problème, c’est que ce projet de baisse de charges coûterait 3 milliards d’euros par an au budget de l’État, qu’il va falloir financer en 2019, date à laquelle la mesure pourrait entrer en vigueur. Ça fait loin comme échéance si l’on veut doper la compétitivité française.