Ils ont augmenté, en moyenne de 1,8 %, au premier semestre. Alors que l’année précédente il ne s’agissait que d’une hausse de 0,9 %. Et surtout, il s’agit là de la plus forte progression des salaires des non-cadres depuis 2013. Et ces chiffres sont toujours regardés avec sérieux par les économistes. D’abord parce que ce baromètre est ancien. Et surtout parce qu’il est établi à partir de 1,4 million de fiches de paie de personnes employées au premier semestre dernier.
C’est une surprise, compte tenu du nombre de revendications. Et selon les experts cela se justifie de deux manières différentes. En premier lieu par une croissance d’activité assez soutenue dans certains secteurs et puis par la pénurie de compétences bien spécifiques. Notamment dans le bâtiment et les travaux publics, où les employeurs ont dû se montrer plus généreux pour disposer de la main d’œuvre nécessaire. Alors on est encore loin de l’Allemagne où l’augmentation a été de 7 à 8 % pour les ouvriers. Mais c’est tout de même significatif. Et surtout cela ne ressemble pas à un feu de paille !
Néanmoins, ces hausses de salaires n'impactent pas de la même manière tous les non-cadres. Il y a même de sacrés écarts. D’abord il y a les professions intermédiaires qui ont enregistré une progression de 3,6 % avec une moyenne de 1.845 euros. En deuxième position on trouve les ouvriers non qualifiés qui voient leurs salaires progresser de près de 2 % Et en toute dernière position il y a les employés dont la rémunération brute n’a augmenté que de 1,4 %. Soit un peu moins que l’inflation sur cette même période. Enfin il faut noter que dans l’industrie les salaires restent bien orientés à + 2,2 %. Ce qui est la preuve d’un besoin de main d’œuvre qualifié.
Alors pourquoi parle-t-on encore de problème de pouvoir d’achat ? Parce que les salaires dont on parle restent faibles en moyenne : entre 1.500 et 1.800 euros. Ensuite parce que, ces hausses résultent, pour une bonne part, d’effets de rattrapage. Donc si l’on remonte sur les cinq dernières années il y a une vraie perte de pouvoir d’achat. Enfin parce qu’il y a un poison lent qui commence à agir sur le vécu des salariés : c’est l’inflation. Pour 2008 elle pourrait atteindre 2 %. Mais pour ceux qui vont travailler en voiture et qui doivent faire leur plein, la hausse des prix est bien plus importante. Et tout le problème de l’inflation c’est que c’est comme un dentifrice. Elle sort facilement du tube. Mais c’est beaucoup plus difficile de la faire rentrer et de la réduire.