Oui, je suis favorable à une réforme. Mais pas à une réformette. Si je dis cela, c’est qu’ici où là, la proposition de la création d’un nouveau taux d’imposition est avancée. Vous savez, aujourd’hui, il y en a cinq : de 0% à 45% le plus élevé. Eh bien, certains, y compris au gouvernement, font la suggestion de créer un nouveau taux pour les revenus les plus élevés, un taux de 50%.
Et alors, c’est bien me direz-vous ! Cela permettrait de taxer un peu plus les hauts revenus ! Non ! Ce serait de la poudre aux yeux. Pour une cascade de raisons : créer un 6ème taux d’imposition, ce ne serait de réparer qu’à peine la démolition dont a fait l’objet l’impôt sur le revenu. 1980 : 13 taux d’imposition, deuxièmement, créer un taux à 50%, ce serait microscopique. Aux USA : débat : jusqu’à 70% pour les revenus au-dessus de 1 M dollars. Enfin, il ne faut pas oublier que l’IR est truffé d’exonérations multiples, pour les DOM-TOM, pour le cinéma, qui profite aux plus riches.. Le taux moyen de Lilianne Bettencourt était de 20% !
Il faut donc une réforme beaucoup plus vaste pour que l’impôt sur le revenu redevienne ce qu’il n’aurait jamais du cesser d’être :
1. Un impôt égalitaire. Ce qui exigerait de supprimer la plupart des niches – en faveur des riches, mais pas seulement : je pense aux journalistes.
2. Un véritable impôt progressif et citoyen. Article 13 d la Déclaration des droits de l’homme : chacun doit contribuer "au prorata de ses facultés contributives". Plus on est riches, plus on doit payer.
3. Un impôt universel : tout le monde y est assujetti. Alors, dans cette logique, pourquoi ne pas aller jusqu’à une fusion de la CSG et de l’IR.
Bref, vous m’avez compris, ce qu’il faudrait, c’est une sorte de Nuit du 4 Août. La fin des privilèges fiscaux. Et dans la lancée, une véritable révolution fiscale.