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Patrick Jeantet (SNCF Réseau) : "L'État assumera la charge d'une partie de la dette"

Par Benjamin Jeanjean

Président de SNCF Réseau, Patrick Jeantet était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour évoquer notamment la grève actuelle à la SNCF et la question de la dette de l’entreprise publique.

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À qui incombera la charge laborieuse d’assumer la dette colossale de 55 milliards d’euros de la SNCF une fois la réforme qui la vise adoptée ? Sur cette question, Patrick Jeantet, président de SNCF Réseau, qui pèse 46 milliards d’euros dans ces 55 milliards de dette, rappelle les engagements du gouvernement. "Dans son discours de lancement de la réforme le 26 février dernier, le Premier ministre a dit très clairement que le gouvernement prendra ses responsabilités sur la dette dans le quinquennat. Il a aussi dit qu’on transformera les EPIC (Établissements Publics, Industriels et Commerciaux) en SNCP (Sociétés Nationales à Capitaux Publics), c’est-à-dire en sociétés anonymes à capitaux incessibles. Pour passer SNCF-réseau en société anonyme, il faut qu’on ait un taux d’endettement qui soit supportable par une société anonyme. Une société anonyme qui aurait la dette de SNCF-réseau aujourd’hui, ça ne marche pas", souligne-t-il avant de se montrer plus clair : "L’État assumera la charge d’une partie de la dette".

"Cette dette s’est construite dans le temps"

Quant aux raisons qui ont poussé cette dette à exploser ces dernières années, Patrick Jeantet rappelle les décisions passées. "Cette dette s’est construite sur le temps. Une grande partie en revient en effet aux lignes à grande vitesse. Il y a aussi la charge de la dette qui s’accumule et qui l’augmente mécaniquement. On a investi massivement en France sur les lignes à grande vitesse depuis 30 ans, avec le succès qu’on connaît puisque nous sommes l’un des pays les plus enviés pour notre système. Mais nous n’avons pas investi dans le renouvellement de notre réseau classique qui transporte les Français tous les jours pour aller au travail, voir leurs amis, etc. (…) Les TER ont augmenté entre 2008 et 2018 de 50%. Si on veut une qualité de service dans ces TER, il faut que le réseau soit renouvelé. C’est ce qu’a dit le Premier ministre quand il a dit que nous allons investir 10 millions d’euros par jour, soit 50% de plus dans les dix ans à venir que dans les dix ans passés", déclare-t-il.

"En 2017, on a ouvert 5 petites lignes, comme Brest-Quimper ou Cannes-Grasse"

Pour le dirigeant, la question du sort des petites et moyennes lignes doit se faire au cas par cas. "Les villes moyennes en France ont aujourd’hui un problème de survie économique, il est donc indispensable qu’il y ait des transports entre ces villes, et le transport ferré en fait évidemment partie. En 2017, on a ouvert cinq petites lignes. Brest-Quimper ou Cannes-Grasse, par exemple. (…) Il faut faire du cas par cas. Si vous prenez une vallée alpine dans laquelle vous avez une ligne ferroviaire meilleure que la route, qui s’effondre régulièrement, ne faut-il pas garder la ligne ferroviaire ? Il ne faut pas faire de systématisme mais étudier au cas par cas chacune de ces lignes", insiste-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Patrick Jeantet dans le Grand Matin Sud Radio

 

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