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Les Français n'ont jamais été si peu nombreux à s'acquitter de l'impôt sur le revenu

Jamais les Français n’ont eu l’impression de payer autant d’impôts, notamment sous le quinquennat de François Hollande et pourtant, paradoxe, jamais il n'ont été aussi peu nombreux à s’acquitter de l’impôt sur le revenu. Focus.

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Les Français n'on jamais été aussi peu à s'acquitter de l'impôt sur le revenu. Il faut en effet remonter à 1960 pour trouver trace d'une situation similaire. En 2016, il n’y avait que 16,1 millions de foyers soumis à cet impôt sur sur un total de 37,7 millions de foyers fiscaux. En un an, avec les baisses d’impôts survenues tardivement au bout du quinquennat de François Hollande, 1 million de foyers français ont ainsi été exonérés d’impôt sur le revenu. La suppression de la première tranche, celle qui imposait les revenus symboliquement à hauteur de 5 %, a en effet permis à un maximum de Français de sortir des radars fiscaux. Dans la mesure où ces derniers n’en payaient déjà pas beaucoup, l’exécutif a estimé que cela ne lui coûterait pas grand chose des les en sortir totalement.

Un calcul qui s’avère du reste parfaitement exact car, même si 3 millions de foyers fiscaux ont échappé de facto à l’impôt sur le revenu au cours des 4 dernières années, il rapporte toujours autant, ou plutôt, il rapporte toujours plus : 70 milliards d’euros en 2015 et 72 milliards d’euros en 2016 avec pourtant 1 million de foyers imposés en moins.

Les classes moyennes, premières victimes

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas les 10 % de contribuables les plus riches qui se sont acquittés de la différence sur la facture, mais bien la classe moyenne. Ceux qui composent cette dernière, mais aussi les familles avec enfants et principalement les familles nombreuses, ont en effet été les principales victimes des dernières hausses d’impôts.

Pour la première catégorie (familles avec enfants), les impôts ont augmenté car bon nombre d’avantages fiscaux et abattements en tout genre - par exemple, pour l’emploi d’un salarié à domicile, d'une "nounou" ou d'une femme de ménage - ont été écrêtés, minorés et réduits ces 2/3 dernières années. Et comme toujours, il a fallu attendre un peu de temps (entre 12 et 24 mois) pour s'apercevoir des "dégâts", avec une hausse des impôts d’un coté puis une baisse de l’emploi salarié à domicile - en volume et en valeur - de l’autre.

Concernant la seconde catégorie, les familles avec 3,4,5, 6 enfants ou plus à charge, la facture a été encore plus lourde à cause de la réduction du quotient familial, lequel est passé de 2 000 à 1 500 euros au début du quinquennat de François Hollande. Avec cette baisse cumulée à la mise sous conditions de ressources des allocations familiales, certaines familles ont vu d’un coté leurs impôts considérablement augmenter, et de l’autre, leurs allocations être passablement rognées. Ainsi, une famille de 7 enfants dont les parents gagnent assez bien leur vie en travaillant dans la banque par exemple, a perdu 1 500 euros par mois de revenu disponible en 2016. Ce cas n’est pas isolé, ce qui démontre bien que la fameuse classe moyenne a trinqué.

Le problème, quand moins d’un Français sur deux paye l’impôt sur le revenu, c’est la soumission à l’impôt qui en pâtit. Résultat, ceux qui en payent de plus en plus trouve cela de plus en plus injuste. Sous Emmanuel Macron, il faut s’attendre à une stabilisation du nombre de foyers soumis à l’impôt. Quant à espérer une hypothétique baisse de la collecte, il n'y a pour l'instant aucun signe visible à l'horizon d’autant qu’il y a quelques semaines encore, le grand chantier restait le prélèvement à la source, lequel a finalement été reporté siné die et peut être même ad vitam æternam.

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