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"Les emplois aidés créent des effets d'aubaine provisoires"

Par Jérémy Jeantet

Alors que le gouvernement prévoit de réduire le nombre de contrats aidés, jugés "extrêmement coûteux" et "inefficaces", Jean-Marie Bordry abordait la question ce mercredi dans Seul contre Tous et affirmait au président de la République : "Touche pas à mes contrats aidés !" Face à lui, ses contradicteurs, Pascale Luciani, candidate au sénatoriale pour La République en Marche dans le Val de Marne et Jean-Philippe Delsol, président de l'Institut de recherche économique et fical.

Photo d'illustration

Faut-il réduire le nombre de contrats aidés ? C'est la piste qu'envisage le gouvernement, qui pourrait ouvrir cet épineux dossier à la rentrée. Dans Seul contre Tous sur Sud Radio, Jean-Marie Bordry recevait ce mercredi Pascale Luciani, candidate La République en Marche aux sénatoriales dans le Val de Marne et Jean-Philippe Delsol, président de l'Institut de recherche économique et fiscal, et affirmait, face à eux : "Touche pas à mes emplois aidés !"

Une position que ne partagent pas ses invités. Pour Jean-Philippe Delsol, "les emplois aidés créent des effets d'aubaine provisoires. Six mois après la fin de leur contrat aidé, ces personnes sont à nouveau au chômage, donc pour 70 % de ces gens-là, ça n'a servi à rien."

"L'analyse économique, non seulement en France, mais dans le monde, montre que les emplois aidés ne sont pas la bonne solution. La France souffre aussi d'un excédent considérable d'emplois publics, 50 % de plus que la moyenne européenne", ajoute-t-il.

Pascale Luciani, elle, insiste sur la part d'emplois aidés qui sont inutiles : "Je suis moi-même élue locale. Je sais donc que c'est majoritairement dans les sujets éducatifs que les collectivités territoriales utilisent ce type de contrats. Dans les villages et les petites villes, ce sont des contrats qui sont extrêmement bénéfiques. En revanche, il y a des cas, dans des structures plus massives, où c'est le contraire. Je peux évoquer le cas d'une école où la directrice me disait 'La mairie m'a envoyé un contrat aidé, je ne sais pas quoi en faire, ça fait six mois qu'elle est là et elle ne me sert à rien."

Si l'élue évoque "des cas particuliers qu'il faut regarder très précisément", l'économiste Jean-Philippe Delsol dévie des emplois aidés pour prôner une réduction de l'emploi public, associée à une flexibilisation de l'emploi : "Il faut que la fonction publique soit adaptée aux fonctions régaliennes, mais pour embaucher une infirmière ou une assistante dans une école, on n'a pas besoin de lui donner un statut de fonctionnaire. En Grande-Bretagne, depuis 2010, il y a eu près de 600 000 emplois publics supprimés. On va dire que c'est affreux, sauf que ça a permis l'embauche de près de trois fois plus de gens dans le privé. C'est un des problèmes auxquels il faut faire face en France, c'est l'un des objets de la loi travail qui est en cours. Si ces ordonnances permettent réellement que le droit du travail soit plus flexible, alors on retrouvera de l'emploi."

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