La décision était particulièrement attendue. Ce lundi, le tribunal de commerce de Bobigny a mis fin à un feuilleton de plusieurs mois en choisissant l'offre de Gifi pour la reprise des magasins Tati et de trois autres marques en difficulté du groupe Agora Distribution (Groupe Eram).
L'offre formulée par un consortium de cinq enseignes a dont été rejetée. L'offre formulée par Gifi était considérée comme "mieux-disante socialement" par Eram. Elle prévoyait en effet de reprendre 1428 emplois directs et 109 magasins, ainsi que 24 franchisés, avec l'objectif de conserver l'enseigne Tati.
Pour les syndicats CFDT, CFTC et Unsa, l'offre de Gifi est "incontestablement la meilleure", "loin devant le consortium". Lundi dernier, les militants CFDT arboraient des tee-shirts siglés Gifi, fabriqués pour l'occasion.
De son côté, la CGT a revendiqué ne soutenir que "les salariés et l'emploi". Sans vouloir prendre position, elle a toutefois exprimé des réserves sur l'offre de Gifi, craignant notamment pour l'avenir d'une trentaine de magasins qui pourraient devoir être cédés sur décision de l'autorité de la concurrence.
Un accord sur le plan de sauvegarde de l'emploi, signé le 16 juin, prévoit pour ceux qui seront licenciés une somme moyenne de 10 000 euros en fonction de l'ancienneté, au-delà de l'indemnité légale. Le ministère du Travail s'est aussi engagé sur la mise en place d'une cellule de reclassement.
Pour l'enseigne fondée en 1948 par Jules Ouaki, une page se tourne, après la reprise en 2004 par Eram. Avec une nouvelle stratégie à définir. En 2016, le groupe Agora Distribution a enregistré une perte nette de 148,5 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 346,7 millions d'euros.