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Le Medef veut réformer les contrats de travail

Le patron des patrons a affirmé hier qu'il travaillait, pour début 2019, à une refonte des contrats de travail.

Tout cela peut paraitre très juridique. Mais c’est très important. D’abord parce que c’est lié à la grande discussion qui a commencé sur la refonte de l’assurance-chômage. Ensuite parce que nous avons un système en France qui mélange les CDD et les CDI qui ne convient ni au gouvernement, ni aux syndicats, ni au patronat. Enfin parce que c’est la première fois qu’on entend le président du Medef dire qu’il faut changer ce système qui ne marche pas.

Ça ne marche pas parce que plus de 80 % des embauches ont lieu en CDD, donc à durée déterminée. Ce qui témoigne de la peur des patrons à embaucher en CDI à cause de la conjoncture ou des procédures sociales. Et de l’autre côté, beaucoup de chômeurs apprécient ce système qui leur permet de reprendre un travail momentané avant de toucher à nouveau l’indemnisation au chômage pendant deux ans. À tel point que 30 % des contrats en CDD ne durent qu’un seul jour…

Alors que peut proposer le Medef ? On ne le saura que dans quelques semaines. Mais Geoffroy Roux de Bézieux réfléchit à des contrats de travail qui comporteraient 20 jours par mois flottants en fonction de l’activité.

Ce qui éviterait de licencier des collaborateurs lorsqu’il y a une chute des commandes. Mais en même temps, c’est précieux pour des secteurs comme l’automobile ou le bâtiment, qui ont besoin de vrais CDD en période de suractivité, et qui sont exposés à des vrais cycles de production.

Je ne vous cache pas que c’est un vieux projet. Lorsque Geoffroy Roux de Bézieux faisait partie de la Commission Attali – dont le rapporteur s’appelait Emmanuel Macron – il avait évoqué, avec d’autres, la fusion du CDD et du CDI. Précisément parce que le CDD ne fonctionne pas. Et puis parce que ce système crée un système à deux vitesses sur le marché du travail.

Laisser-moi vous citer deux chiffres. Depuis le début de l’année 87 % des embauches ont eu lieu en CDD, c’est-à-dire en contrats précaires. Mais si vous regardez l’ensemble des salariés français, 88 % d’entre eux sont en CDI. Cette dualité est injuste, injustifiée et surtout inefficace. C’est donc tout l’honneur du patronat que de proposer une telle réforme…qui serait même une révolution.

 

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